
Publié le 12 sept. 2025 par Hélène Bour
Une étude dévoile ce que le THC, principe actif du cannabis, induit au niveau des follicules ovariens et des embryons en cas de fécondation in vitro (FIV).
On s’en doute, avant de suivre un protocole de procréation médicalement assistée, et durant la procédure, il est conseillé d’adopter un mode de vie sain et une alimentation équilibrée. Exit donc alcool, tabac, drogues, malbouffe.
Ce que l’on sait bien moins, c’est comment ces substances peuvent nuire à la fertilité. Une nouvelle étude, publiée dans la revue Nature Communications (Source 1) dévoile ce que le THC, substance psychoactive du cannabis, engendre sur la fertilité féminine et sur les chances de réussite d’une fécondation in vitro (FIV).
Des chercheurs de Toronto (Canada) rapportent ainsi que le THC, tétrahydrocannabinol, atteint les follicules ovariens, qui expulsent les futurs ovules, et est associé à des taux élevés d’embryons anormaux au niveau chromosomique (relatif à l’ADN).
Des effets sur les ovocytes et les futurs embryons
Les scientifiques ont ici combiné une analyse rétrospective auprès de femmes en parcours de PMA à des expériences in vitro sur des ovocytes prélevés. En tout, l’équipe a passé au crible 1 059 échantillons de liquide folliculaire prélevés chez des patientes suivant une FIV au Centre de fertilité CReATe de Toronto, dont 62 étaient positives au THC (soit 6 %). Et parmi ces patientes positives au THC, 73 % n’avaient pas déclaré cette consommation de cannabis sur les formulaires d’admission.
Les scientifiques ont constaté que l’exposition au THC affecte la maturation des ovocytes et les phénomènes moléculaires qui ont lieu lors de la création d’un embryon, notamment en termes de répartition du matériel génétique (la ségrégation des chromosomes, exactement). La consommation de cannabis pourrait ainsi conduire à des ovocytes de moins bonne qualité et des embryons génétiquement non viables, et nuire aux chances de succès d’une FIV.
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