Un homme de 28 ans a été jugé pour la troisième fois par la justice pour avoir conduit alcoolisé. Il était face au tribunal de La Roche-sur-Yon jeudi 16 octobre 2025.Justice

Par Milène SILVERT Publié le 18 oct. 2025 à 16h20
Dans les rues de La Roche-sur-Yon, non loin de la place Napoléon, des policiers remarquent dans l’obscurité un véhicule circulant tout feu éteint, à 23 h 15. Lorsqu’il est contrôlé, le chauffeur, Guillaume*, explique aux forces de l’ordre qu’il n’a pas allumé ses phares, car il connaît mal cette voiture. Il s’agit d’une voiturette sans permis fournie par son employeur. Son taux d’alcool s’élève à 0,88 milligramme par litre d’air expiré, 0,92 milligramme au second souffle.
Si Guillaume était au volant d’un véhicule sans permis, c’est parce que celui-ci lui avait été retiré un mois auparavant, le 19 décembre 2024, après une décision du tribunal de La Rochelle. Il avait alors déjà été surpris au volant de son véhicule sous l’influence de l’alcool, et ce n’était pas la première fois. En 2022, au volant, alcoolisé, il avait été contrôlé, son permis avait été suspendu.
» Vous êtes donc plus fort que toutes les statistiques »
« Ça commence à faire beaucoup », constate Isabelle Jubineau, la présidente du tribunal correctionnel de La Roche-sur-Yon, le 16 octobre 2025. « C’est de la malchance », tente le prévenu aux deux contrôles positifs en l’espace de trois mois, à la barre. « J’ai envie de dire que c’est une chance que vous avez été arrêté. Vous étiez sûr de rentrer en vie ce soir-là ? » Guillaume répond à l’affirmative et provoque les foudres d’Isabelle Jubineau : « Vous êtes donc plus fort que toutes les statistiques. »
La substitut du procureur souligne : « Les policiers disent que vous avez été véhément et discourtois avec eux. » « Je ne me souviens pas avoir été désagréable », affirme le prévenu. « Peut-être qu’avec presque un gramme dans le sang, on n’est pas totalement dans le contrôle », pointe du doigt la présidente avec sarcasme.
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Guillaume affirme ne pas avoir de problème avec l’alcool. « Votre patron tient à vous pour vous avoir gardé alors que votre permis vous avait été retiré », constate Isabelle Jubineau. Guillaume travaille en tant que commercial. Pour l’audience du 16 octobre, son patron avait fourni un document au tribunal affirmant que si la justice l’empêchait de conduire tout véhicule terrestre, Guillaume perdrait son emploi.
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