Recherche

Hausse «inquiétante» du recours à l’oxycodone en France

La consommation de cet antidouleur «au centre de la crise des opioïdes aux États-Unis» a fortement augmenté ces dernières années, alerte ce lundi la Société française de pharmacologie. 

Publié: 22.05.2023, 18h041

La Société française de pharmacologie estime que l’oxycodone pourrait être «plus addictogène» que la morphine. 
La Société française de pharmacologie estime que l’oxycodone pourrait être «plus addictogène» que la morphine. GETTY IMAGES VIA AFP

Le nombre de patients ayant recours à l’oxycodone, médicament opiacé très addictif, a augmenté de manière «inquiétante» ces dernières années en France, a mis en garde lundi la Société française de pharmacologie (SFPT).

La SFPT alerte sur les risques de cette substance, «premier médicament qui a été au centre de la crise des opioïdes aux États-Unis». «Sa prescription en France suit une progression inquiétante alors qu’elle ne présente pas d’avantage pharmacologique par rapport à la morphine», ajoute ce document.

L’oxycodone pourrait être «plus addictogène» que la morphine, considère la SFPT, et n’a aucun avantage en termes d’effets indésirables fréquents.

L’implication de cette substance dans les décès toxiques par antalgiques (DTA) a quadruplé entre 2013 et 2017. En 2019 en France, 23 impliquaient l’oxycodone.

«Après une opération, 15 jours sous un opiacé, c’est suffisant», assure-t-il. «Nous voudrions voir s’il y a une portion de population qui reçoit des prescriptions plus longues, ce qui pourrait faire penser à un mésusage, voire à un trouble de l’usage», a expliqué à l’AFP le Pr Francesco Salvo, responsable du centre régional de pharmacovigilance de Bordeaux (sud-ouest).

Interrogé sur la politique commerciale des laboratoires comme possible origine à cette hausse, Francesco Salvo a estimé ne pas avoir «de preuve». «Mais je ne peux pas l’exclure au vu de ce qui s’est passé avec les opiacés dans l’histoire de la médecine», note-t-il.

Laboratoires et distributeurs pharmaceutiques aux États-Unis sont accusés d’avoir, à partir de 1996, fait la promotion agressive d’antidouleurs aux opiacés comme l’oxycodone.

Leur dangerosité a éclaté au grand jour au milieu des années 2010 avec une explosion des overdoses liées aux opiacés, qu’il s’agisse de médicaments prescrits ou de drogues de synthèse comme le fentanyl. Environ 600’000 personnes en sont mortes en 20 ans.

Source

Si j’avais su !

Ces informations vous intéressent ?

ABONNEZ-VOUS (gratuitement) : cliquez sur le titre de l’article puis sur « Abonnement courriel»

Fiona Gélin célèbre ses 61 ans ce lundi 22 mai.

Si la comédienne a durablement marqué le cinéma et le théâtre français, elle a eu un parcours semé d’embûches, entaché par des addictions à l’alcool et à la drogue ainsi que par de (récents) problèmes d’argent.

Sortie du tunnel, l’actrice a gagné le combat contre ses vieux démons. Sa célèbre famille, ses drames, son compagnon, son fils… 

Voici tout ce que vous ne saviez pas sur Fiona Gélin

Source

La décomposition nationale par les drogues est un phénomène auto-entretenu et auto-aggravé

Professeur Jean Costentin

Ne pouvant plus taire les multiples méfaits des drogues, les médias rompent enfin le silence. Pas tous cependant, ne cherchez rien dans l’hebdomadaire « Valeurs Actuelles » sur ce sujet qui, depuis cinq ans, ne fait plus partie de ses valeurs. Les « faits divers » liés aux drogues sont devenus envahissants, pour vous en convaincre rappelons pêle-mêle et de façon non exhaustive :

  • « l’affaire Palmade » ;
  • les règlements de compte qui tuent à Marseille, à Valence et autres lieux ;
  • la saisie de trois tonnes de cannabis dans les Yvelines ;
  • sur les cotes de la Manche, il y a quelques mois, « sur la plage ensoleillée, cocaïne et crustacés » ;
  • la constitution de « narco-Etats » à proximité de ce qui reste de nos frontières ;
  • les maintes condamnations (souvent légères ) prononcées dans des procès impliquant dealers et trafiquants de drogues ;
  • l’armée des dealers en France, estimée à plus de 220.000 individus ;
  • les commandes de drogues passées sur le NET et livrées à domicile par la Poste ou par Uber ;
  • les nombreux accidents, souvent mortels, sous l’emprise de stupéfiants ;
  • les soirées estudiantines, et même d’étudiants en médecine, qui baignent dans l’alcool, le cannabis, la cocaïne / le crack et autres stupéfiants ;
  • l’apparition hebdomadaire, sur le Cyber marché noir, de nouvelles drogues : cathinones, nouveaux cannabinoïdes tels le HHC, le Buddha blue ou « Pête ton crâne », la GABApentine médicament commercialisé sous le nom de Lyrica ® , des morphiniques superpuissants tels les fentanyloïdes 100 voire 1000 fois plus puissants que la morphine et responsables de 100.000 décès l’an passé aux USA… ;
  • le « chemsex » (chemical sex) qui, après s’être répandu dans les boites gays, s’étend maintenant à des relations hétérosexuelles, stimulées et multipliées par desdrogues de synthèse ; dans une publication récente cela concernait 20% de la
    population étudiante interrogée  ( confusion entre la mer et la bouse contrepèterie);
  • plusieurs médicaments analgésiques et/ou psychotropes sont détournés de leurs objectifs thérapeutiques à des fins toxicomaniaques, tandis qu’on s’émeut de l’abondance de leurs prescriptions chez les enfants et les adolescents.
  • un « médicament » de substitution de l’héroïne (la buprénorphine à haut dosage – Subutex ® ) d’un coût élevé pour la Sécu (avec plus de 100.000 « bénéficiaires »), qui n’est pas mis au service de l’abstinence des morphiniques, est par contre
    fréquemment dévoyé, par son injection intra veineuse, fait oublier qu’il a été développé pour débarrasser l’héroïnomane de l’injection intraveineuse de sa drogue, avec les risques infectieux qui lui sont associés (SIDA, hépatites..). Sa revente à de jeunes toxicophiles qui n’étaient pas encore arrivés à ce niveau d’intoxication, les fait accéder au couloir des morphiniques et bientôt à la porte de l’héroïne ;
  • le silence des médias sur les données de plus en plus documentées des effets épigénétique des drogues  devient très suspect; ces effets expliquent que l’exposition au THC du cannabis laisse perdurer une vulnérabilité accrue à d’autres drogues (cocaïne, morphiniques), et montrent que ces modifications épigénétiques de l’expression de certains gènes est transmise (au moins en première génération) à la progéniture de ses consommateurs, accroissant leur vulnérabilité aux addictions dès l’adolescence, ainsi qu’à certaines affections psychiatriques (anxiété, dépression, schizophrénie..) et à des déficits cognitifs ;
  • personne pour expliquer à nos concitoyens que l’on ne dispose d’aucun moyen pour détacher du cannabis ou de la cocaïne celui qui en est devenu dépendant ! Personne pour leur expliquer qu’on ne guérit pas de la schizophrénie, alors que le
    cannabis est à l’origine de 15% des nouveaux cas de cette grave affection !
  • les poly toxicomanies explosent ; on est passé de l’alcoolisme qui prévalait autrefois, sur un mode presque isolé (quoique associé fréquemment au tabac), à l’association commune : alcool, tabac, cannabis, cocaïne, morphinique, avec un nombre
    sans cesse croissant d’héroïnomanes ;
  • alors que la loi de 1970, prohibant le cannabis, infligeait aux contrevenants un an de prison et/ou 3.500 € d’amende (sanctions à peu près jamais appliquées) la sanction se réduit désormais à une amende de 200 €, inscrite nulle part, ce qui permet d’innombrables récidives, et dont le paiement n’est pas garanti;
  • l’invasion du « crack » (forme de cocaïne bon marché, qui se fume) avec ses déclinaisons Parisiennes : « la colline du crack », « le Staline crack », regroupant des individus cassés, abrutis par cette drogue, véhiculée par des dealers Sénégalais de l’ethnie Modous, que la « puissance publique » est incapable d’empêcher de nuire et de renvoyer dans leur pays ;
  • l’émergence de nombreux quartiers de non droit, dont l’économie repose largement sur le trafic des drogues.
  • Voici installées in situ, Sodome et Gomorrhe. Ce ne sont ni le soufre ni le feu quiguettent nos enfants, notre société, notre Nation, notre civilisation, c’est sa décomposition / sa désagrégation, qui aura pour survivants des « shootés », des « camés », des « paumés ».

  • Ne dormez plus tranquilles braves gens, les drogues minent notre société, sans susciter de réponses à la hauteur des faits, des drames, des risques, qui s’amoncellent et se précisent chaque jour.

La drogue à San Francisco

JT DE TF1 le 21 05 2023 20h

Cliquez ici pour voir le sujet

Promotion d’alcool et de drogue en ligne : les influenceurs sont-ils hors de contrôle ?

Par Maëlane LOAËC

Publié le 21 05 23

Sur les réseaux sociaux, certains influenceurs font la promotion d’alcool dans leurs publications, souvent au mépris des règles qui encadrent ce type de publicité.Dans une moindre mesure, certains semblent aussi inciter leurs abonnés à la consommation de drogues, de façon plus ou moins explicite.Le phénomène inquiète les addictologues et les associations, qui plaident pour davantage de contrôle.

Karaoké, tenues de soirée et cascade de ballons : l’influenceuse star Maeva Ghennam a célébré cette semaine son 26e anniversaire, une fête d’apparence bon enfant qu’elle n’a pas manqué de filmer sur Snapchat pour ses 2,3 millions d’abonnés. Mais sur ces vidéos partagées en story par l’ex-candidate de téléréalité, l’on aperçoit une table garnie de bouteilles d’alcool et à la main de plusieurs de ses amies, des ballons de protoxyde d’azote ou « gaz hilarant », une substance psychoactive dont la popularité croissante inquiète.

Une séquence symptomatique d’un phénomène préoccupant sur les réseaux sociaux : des influenceurs qui mettent en scène une consommation de produits addictifs, allant même parfois jusqu’à en faire la promotion. 

« On remarque surtout une surconsommation d’alcool », constate auprès de TF1info Audrey, qui traque depuis plusieurs années les dérives des influenceurs sur son compte Instagram « Vos stars en réalité ». Si Maeva Ghennam a affirmé quelques heures plus tard ne pas avoir inhalé elle-même de gaz hilarant, ayant vécu des expériences traumatisantes à ce sujet par le passé, elle a assumé être en « gueule de bois » le lendemain, dans une vidéo où la jeune femme apparaît amorphe, l’élocution brouillée. 

La consommation ou la promotion de drogues, elle, reste plus marginale chez les influenceurs, mais se maintient. « Dès 2019 et 2020, on pouvait déjà repérer des ballons. Désormais, cela est moins fréquent, mais le phénomène existe toujours », pointe Audrey. « J’ai aussi vu des joints, certains influenceurs allant même jusqu’à faire la promotion d’un dealer, dans de rares cas. »

Stéphanie Lukasik, enseignante chercheuse à l’université du Luxembourg et auteure L’Influence des leaders d’opinion (Éditions L’Harmattan), souligne quant à elle avoir repéré ces dernières années la promotion de vente de cannabis par des influenceurs, en particulier pendant la crise sanitaire, mais aussi le cas encore plus préoccupant d’une influenceuse évoquant auprès de ses abonnés son recours à des champignons hallucinogènes et du LSD, « permettant selon elle d’atteindre un certain développement personnel ».

Des substances dont elle parle, mais qu’elle ne consomme en revanche jamais devant la caméra, une forme d’incitation « beaucoup plus subtile » aux yeux de la spécialiste. 

« Il faudrait une surveillance permanente »

Ces pratiques sont pourtant en principe encadrées dans la loi. Le code de la santé publique sanctionne toute promotion de la drogue, autant son usage que son trafic, d’une peine de cinq ans d’emprisonnement et de 75.000 euros d’amende. Pour le protoxyde d’azote, qui n’est pas illicite en France, une loi de 2021 punit tout de même de 15.000 euros d’amende « le fait de provoquer un mineur » à en consommer

Quant à l’alcool, la loi Evin autorise d’en faire la publicité, sauf lorsqu’elle s’adresse à un jeune public. Les promotions doivent aussi comporter la mention « l’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération », rester objectives et ne pas mettre en scène la consommation dans des contextes positifs, par exemple festifs, ce qui constitue pourtant le décor de nombreuses publicités mises en ligne par des influenceurs. La publicité pour le tabac est, de son côté, complètement interdite, mais certains se montrent encore en photo ou en vidéo avec des paquets de cigarette portant une marque en évidence.

En pratique, il est bien difficile de contrôler tous ces comportements face à la multiplicité des contenus, mais aussi les stratégies de détournement que déploient certains influenceurs, qui privilégient les stories, ces vidéos éphémères qui disparaissent au bout de quelques heures. « Il faudrait une surveillance permanente », regrette Stéphanie Lukasik.

Sans compter que les plateformes appartiennent à des sociétés étrangères et que tous les pays n’appliquent pas la même régulation. Par ailleurs, certains influenceurs partent habiter à l’étranger, à l’instar de Maëva Ghennam qui réside maintenant à Dubaï, tout en continuant à s’adresser au public de leur pays d’origine. 

Un règlement européen espère resserrer la vis dès la fin août, en imposant à plusieurs plateformes, dont Instagram, TikTok et Snapchat, de renforcer la lutte contre les contenus illicites. En attendant, reste encore la possibilité de signaler les contenus problématiques auprès de ces plateformes, mais le temps qu’une décision soit prise, le mal est souvent déjà fait. Les photos et vidéos ont déjà pu être visionnées par des centaines de milliers d’internautes, y compris les plus jeunes. 

Les influenceurs jouent sur le sentiment d’être rendu plus désirable et valorisé au regard des autres, mais aussi d’appartenir à une communauté

Jean-Pierre Couteron, psychologue-addictologue

Si les audiences des influenceurs, notamment issus de la télé-réalité, sont majoritairement adultes, selon Audrey de « Vos stars en réalité », plusieurs spécialistes interrogés par TF1info se disent particulièrement inquiets des effets insidieux de ce type de contenu sur les adolescents, qui restent plus vulnérables face à la tentation de prendre ces influenceurs pour modèle. 

Dans le cas de la promotion d’alcool en particulier, « les influenceurs jouent sur le sentiment d’être rendu plus désirable et valorisé au regard des autres, mais aussi d’appartenir à une communauté », grâce à ce lien pseudo-intime et de confiance, explique Jean-Pierre Couteron, psychologue-addictologue au CSAPA Le Trait d’Union de l’association Oppelia, à Boulogne-Billancourt.

Parmi les jeunes de 17 ou 18 ans qui le consultent, plusieurs estiment que certains influenceurs ont participé à leur donner envie de consommer. « Ils effacent tous les risques et banalisent cette consommation, en se mettant en scène en train de ressentir l’effet positif que le consommateur voudrait rechercher », ajoute l’ancien président de la Fédération Addiction. 

L’interdiction des publicités pour l’alcool finalement écartée

Cette question s’est retrouvée ces dernières semaines au cœur des débats, dans le cadre de la préparation d’une proposition de loi pour réguler le métier d’influenceur, qui sera débattue en commission mixte paritaire la semaine prochaine. Mais le texte s’en tiendra finalement à rappeler que la loi Evin s’applique bien à l’activité d’influence. « On renforce quand même le contrôle, en précisant que cette activité recoupe à la fois les partenariats rémunérés, mais aussi les avantages en nature, comme les colis promotionnels », précise l’un de ses rapporteurs, le député PS Arthur Delaporte, qui espère un vote au début du mois de juin. 

Enclin à une interdiction totale des publicités d’alcool via les influenceurs, l’élu a dû se résigner à abandonner le projet, faute de majorité, au grand dam de l’association Addictions France, pour qui ce nouveau texte ne sera pas suffisant. « Cela va continuer comme avant, avec des publications qui passent sous les radars », prédit Myriam Savy, directrice communication et plaidoyer. 

Dans le cadre d’un projet d’observation, l’association a recensé quasiment 10.000 contenus faisant la promotion d’alcool depuis octobre 2021, dont la moitié émanant d’influenceurs. Par manque de moyens, elle a ciblé 400 contenus parmi les plus problématiques au regard de la loi, en contactant directement les créateurs concernés, cumulant tous plus de 10.000 abonnés

LIRE AUSSI ENQUÊTE – Tabac, alcool : ces publicités illégales qui pullulent sur les réseaux sociaux

Seules un tiers des publications ont été retirées spontanément. En cas d’absence de réponse, l’organisation s’est redirigée vers les plateformes hébergeuses, allant même jusqu’à poursuivre en justice Meta, la maison mère d’Instagram, dont elle a obtenu en février dernier le retrait d’une quarantaine de publications, un geste qui arrive malheureusement « déjà trop tard ». D’autant que même après la suppression d’un contenu, certains influenceurs récidivent parfois avec de nouvelles publicités. 

Dernier garde-fou, selon les spécialistes, l’entourage amical ou familial de l’influenceur peut aussi l’inciter à s’excuser après un dérapage, ou encore les agences avec lesquels nombre d’entre eux travaillent, bien conscientes que leur réputation peut être en jeu. La communauté elle-même peut aussi le rappeler à l’ordre. Reste qu’encore une fois, il peut s’écouler plusieurs heures, voire jours, entre la publication initiale et les excuses, un temps d’exposition qui ne se rattrape jamais. 

Source

TOXICOMANIE : LA SOUFFRANCE DES PROCHES

 MÉGANE VALÈRE 

Quand quelqu’un devient accro à la drogue, l’impact sur les autres membres de la famille est indéniable. Cela laisse parfois des cicatrices indélébiles sur les relations interpersonnelles. Témoignages de proches ébranlés par ce fléau.

Il n’y a pas que le corps qui souffre des effets de la dépendance à l’alcool, aux drogues ou aux médicaments. Il y a aussi les proches de la personne dépendante. En effet, qu’il s’agisse de notre conjoint, de notre famille, nos amis ou collègues, la dépendance aux drogues ou aux autres substances chimiques peut avoir des effets néfastes sur nos relations professionnelles et personnelles

Culpabilité

Essayer d’aider un toxicomane n’est pas si facile.

Dans certains cas, les personnes qui entourent un proche toxicomane ont le sentiment  qu’elles ont une part de responsabilité dans le développement de l’addiction et ressentent de la culpabilité. C’est le cas de Marie-Christine, 27 ans, dont le conjoint est dépendant depuis quelques années. « Au début de notre rencontre, je savais que mon conjoint se droguait car il ne me l’avait pas caché. Je lui ai dit tout ce que j’en pensais même s’il ne le faisait pas devant moi ni quand il venait me retrouver.

Quand nous sommes allés vivre ensemble, je n’appréciais pas qu’il le fasse même en dehors. Malgré cela, je l’aimais beaucoup. C’est quelqu’un de bien », raconte-t-elle. Après quelque temps, elle commence à se remettre sérieusement en question dans la manière dont elle s’est comportée envers son conjoint.

Elle constate qu’elle souffre autant que lui de cette dépendance. « Je me rends compte que le fait de lui en parler n’a rien changé. Je sais que j’aurais dû agir, faire plus. Je n’ai pas su comment lui venir en aide. C’est très lourd à gérer. »

Cette douleur, Kaliani R. la ressent aussi. Son fils, qu’elle appelle affectueusement Moune, se shoote à la drogue dure depuis trois ans. Elle estime que c’est de sa faute.

« Après la mort de mon époux, il était très affecté d’autant que nous nous sommes retrouvés seuls. Il sortait beaucoup et parfois, il ne rentrait pas. Je ne soupçonnais pas qu’il puisse se droguer, je voyais qu’il fréquentait des gens bizarres mais je ne l’en ai pas empêché, dit-elle tristement. En voulant être une bonne mère, j’ai tout fait de travers. Je ne voulais pas que mon fils me repousse si j’essayais de mettre de l’ordre dans sa vie. Je savais qu’il ne lui restait personne à part moi. J’ai manqué d’autorité et je le regrette. »

Épuisement

Tout comme Marie-Christine et Kaliani, Jenny porte ce fardeau émotionnel depuis quelques années. Essayer d’aider une personne qui souffre de dépendance n’est pas une mince affaire. La culpabilité l’a aussi rongée pendant un moment avant que l’épuisement ne la rattrape. «  Je m’occupe du fils de ma sœur depuis qu’il est tout petit et comme s’il était mon enfant. Sa mère est décédée d’un cancer et son père est parti refaire sa vie.

La nouvelle qu’il fumait du gandia a eu l’effet d’une bombe sur la famille. Je me suis dit que quelque part, j’avais failli à ma responsabilité de veiller sur lui », regrette-t-elle. Peu à peu Jenny a sombré dans la dépression. « J’ai essayé par tous les moyens de l’aider à s’en sortir. Je me suis oubliée, j’ai mis mes projets de côté mais avec le temps, je me suis épuisée physiquement et psychologiquement », confie la tante.

Éclatement de la cellule familiale

La prise de drogues peut altérer le comportement

Le comportement et l’attitude de la personne qui est sous l’emprise de médicaments, de la drogue ou de l’alcool, peuvent nuire considérablement à la qualité de ses rapports avec autrui. Rajen ne reconnaissait pas son fils quand il était sous l’emprise des drogues car il était désagréable. Au début, il a tout fait pour venir en aide à son fils.

Puis, il a fini par laisser tomber. Il raconte. « J’ai d’abord essayé de lui parler avant de l’emmener dans un centre. Après quelque temps, je devais presque l’y traîner de force. On se disputait de plus en plus. Notre famille ne voulait pas le rejeter, mais ce n’était pas si facile », souligne Rajen.

Les proches étaient las de sa façon d’agir. Il ne voulait pas se prendre en main. « Il ne voulait pas guérir de sa dépendance. Il lançait des paroles blessantes, il était agressif. Il volait, il mentait, il se comportait mal envers sa mère et ses sœurs. Un jour, je l’ai chassé de la maison. Je le regrette mais j’avais deux autres enfants qui étudiaient et qui avaient besoin d’une famille stable », explique ce père de famille.

Bien qu’elles comprennent les raisons de leur père, Anu et Diya ne l’acceptent pas. En colère contre leur père, elles finissent par  quitter le toit familial après quelques mois. Actuellement, elles sont en bons termes seulement avec leur mère et tentent de retrouver leur frère.

Rapprochement

Chez les Dookit, c’est tout le contraire qui s’est produit. Dans cette famille de quatre enfants, le malheur les a rendus plus solidaires. L’aîné raconte : « Notre petit frère s’est laissé tenter par ce fléau, il y a tout juste un an. Bien que nous étions tous en colère et déçus par lui, nous avons décidé de le sortir de cette impasse. Je dois dire que cela nous a vraiment rapprochés. Non seulement avec lui, mais aussi le reste de la famille. Notre petit frère avait beaucoup de volonté car sans cela, il serait peut-être encore dans la dépendance », précise-t-il. Pour ce grand frère, Il faut toujours garder espoir. « Il y a des familles qui essayent d’encadrer et d’aider un proche toxicomane. Le sevrage est long et difficile, mais il y a toujours un espoir. Il ne faut surtout pas abandonner mais continuer à entourer la personne malade. »


Témoignage

Adrien, 32 ans : «Ils souffrent par ma faute»

Adrien est conscient que sa dépendance aux drogues nuit à sa famille. Toutefois, c’est plus fort que lui. Il s’explique. «  Je n’aurais pas de cœur si je disais que je ne sais pas que mon attitude blesse profondément mes parents. Je n’ai rien contre eux. Je ne le fais pas pour les ennuyer ou même leur faire du mal. J’ai essayé plusieurs fois de m’en sortir. Cela fait trois fois que je replonge dans mon addiction. »

Pour éviter à sa famille de souffrir Adrien a quitté le toit familial. « Je suis parti de chez mes parents, il y a deux ans. Je vais les voir aussi souvent que possible, mais j’essaye de faire comme si j’allais bien. Je sais qu’ils souffrent par ma faute et je ne veux pas les faire souffrir davantage. Ils sont vieux. Je regrette tout cela. »

Source

Alcool au volant: dès juin, le permis de conduire pourra vous être retiré si vous avez bu quatre verres

Publié par RTL

Edition numérique des abonnés

Quatre verres d’alcool pourront désormais vous priver de votre permis de conduire: c’est la nouvelle mesure initiée par le ministre de la mobilité. Le taux baisse, de 1,5 à 1,2g d’alcool dans le sang pour un retrait de permis immédiat si vous êtes controlé ivre.

Dès le premier juin, soit dans 12 jours, le retrait de permis en cas de contrôle d’alcoolémie se fera au-delà d’1,2 gramme et plus 1,5. L’objectif de cette nouvelle règle est de changer les mentalités et de garantir plus de sécurité sur la route. En 2021, un conducteur de voiture sur 10 impliqué dans un accident de la route avec des blessés était positif à l’alcool. 

Et si les amendes existent dès 0,5 gramme d’alcool, elles ne freinent pas tout le monde. Pour le gouvernement, un retrait de permis de 15 jours aura de quoi faire réfléchir les plus inconscients, surtout s’ils ont un travail qui nécessite leur voiture. 

Plus de compétences aux douanes

Pour qu’une règle soit efficace, il faut la faire respecter et le ministre de la Mobilité, Geroges Gilkinet, compte, selon nos confrères de SudInfo, sur l’appui des douaniers, des agents assermentés qui aujourd’hui peuvent contrôler votre carburant mais pas votre taux d’alcool, même si vous titubez manifestement. Cela pourrait changer à l’avenir et ce projet du Ministre aurait déjà obtenu un accord de principe. 

Pour rappel, le pic d’alcoolémie dans votre sang est 30 minutes après UN verre consommé si vous êtes à jeun et une heure si vous avez mangé.

«Je déconseillerais vivement aux jeunes qui ont des fragilités et/ou des antécédents familiaux de troubles psys de fumer du cannabis.»

Dr Jean-Del Burdairon, psychiatre et addictologue

Ces informations vous intéressent ? ABONNEZ-VOUS (gratuitement) : cliquez sur le titre de l’article puis sur « Abonnement »

Jean-Del Burdairon poursuit: «La plupart des troubles –schizophrénie, troubles anxieux, bipolarité, etc.– se développent entre 15 et 25 ans du fait d’un défaut de neurogenèse. Imaginez que lorsque l’on est enfant et que l’on grandit, on “pousse” comme pousserait un arbre. Puis, entre 15 et 25 ans, il y a une forme d’élagage pour uniformiser les branches. Chez les personnes qui souffrent de troubles psychiques, il n’y a pas cet élagage. Et le cannabis en lui-même empêche ou retarde d’autant cet élagage.»

Le psychiatre poursuit: «Je déconseillerais vivement aux jeunes qui ont des fragilités et/ou des antécédents familiaux de troubles psys de fumer du cannabis.» Il précise en outre que le risque de pharmacopsychose n’est pas écarté passé 30 ans du fait de taux de THC très importants –dans son rapport de mars 2023, l’Office anti-stupéfiants (Ofast) note d’ailleurs que le taux moyen de THC dans le shit (résine de cannabis) a doublé en dix ans ans et augmenté de presque un quart dans la weed (cannabis sous forme d’herbe).

Un abus de cannabis augmente le risque d’évolution vers la chronicité

Ensuite, concernant la consommation de cannabis chez les personnes qui présentent d’ores et déjà un trouble psychique, l’avis de Jean-Del Burdairon est sans appel: «Fumer du cannabis lorsque l’on souffre de troubles psychiques tend à les aggraver et à les rendre plus résistants. En effet, si sur le moment le cannabis peut avoir des effets anxiolytiques –et c’est l’effet immédiat qui est généralement recherché–, sur le long terme, sa consommation régulière induit des perturbations du fonctionnement général qui tendent à majorer les symptômes.»

Concernant spécifiquement les psychoses, Logos Curtis, Philippe Rey-Bellet et Marco C. G. Merlo écrivent: «Nombre d’études confirment qu’en cas de psychose existante, une consommation même minime de cannabis a des effets néfastes. Dans la phase aiguë, elle aggrave les symptômes psychotiques, à savoir les idées délirantes, les hallucinations et la désorganisation de la pensée. Elle augmente le risque d’actes hétéro-agressifs et auto-agressifs et réduit, voire fait disparaître l’effet thérapeutique des médicaments antipsychotiques.» Ils soulignent que le cannabis a aussi un effet sur l’évolution à long terme de la psychose, avec des rechutes plus fréquentes et précoces. Pour le pronostic à long terme, un abus de cannabis augmente le risque d’évolution vers la chronicité.

«Le cannabis participe à détruire les facultés cognitives déjà mises à mal par les crises.»

Dr Jean-Del Burdairon, psychiatre et addictologue

Jean-Del Burdairon résume alors: «Si tout va bien, que la personne n’a pas d’antécédents familiaux, ni de fragilités ou de trouble psychique, fumer un joint n’est pas plus dangereux que boire de l’alcool en grande quantité. En revanche, s’il y a une pathologie, il existe un vrai risque et ce même en période de rémission, avec un vrai risque de rechute. Et c’est un vrai problème car les patients comprennent bien qu’ils ne doivent pas fumer en période de crise mais pensent que quand ils vont mieux, ils peuvent réguler leur consommation et que celle-ci ne posera pas de problème.»

Il précise l’impact négatif sur les facultés cognitives à long terme: «Le cannabis participe à détruire les facultés cognitives déjà mises à mal par les crises. Imaginez que les neurones soient une forêt. Le cannabis, c’est véritablement de l’essence versée dessus et à la moindre étincelle, tout flambe. Il y a donc un vrai retentissement cognitif et c’est ce retentissement cognitif qui provoque un désinvestissement social.»

https://4a50a2baa005e8146c16dca7e86d8294.safeframe.googlesyndication.com/safeframe/1-0-40/html/container.html

Que tirer de tout cela? Simplement de la vigilance et des messages de prévention adaptés. Concernant le sommeil, on aurait tout intérêt à ne pas laisser s’installer une dépendance qui conduirait à un usage quotidien.

À LIRE AUSSI Pourquoi ne réagissons-nous pas tous de la même manière au cannabis?

Pour ce qui est des troubles psychiques, il serait préventivement pertinent de s’abstenir de fumer un premier joint dès lors que l’on présente des signes précurseurs d’un trouble ou quand –puisqu’il existe une certaine héritabilité– un parent vit avec un trouble. Il est également recommandé de s’abstenir dès lors que le trouble est présent afin de ne pas l’aggraver ni augmenter ses conséquences.

À noter pour finir: une vigilance s’impose autour de l’hexahydrocannabinol (HCC), un produit de synthèse aux effets psychoactifs semblables au THC et désormais vendu dans les boutiques qui vendent du CBD«C’est un psychotrope très puissant mimant les effets du cannabis et ayant les même propriétés sur le long terme», signale Jean-Del Burdairon. Mêmes recommandations que pour le cannabis, donc.

Source

Poussière de singe: une drogue transforme ses usagers en zombies

|

Manger de la vitre, se déshabiller en public, attaquer avec une force surhumaine: une nouvelle drogue qui provoquerait des hallucinations et des psychoses en transformant ses usagers en zombies inquièterait grandement au Royaume-Uni.

• À lire aussi: Présence préoccupante de la «drogue du zombie» à Montréal

• À lire aussi: Les États-Unis sévissent contre la «drogue du zombie»

«C’était terrifiant. L’homme était fou, cassant des choses et courant nu partout. J’avais peur, car j’avais de jeunes enfants avec moi», a raconté en entrevue au «Sun» Becky Taylor, 35 ans, qui aurait assisté à une crise causée par la drogue.

Vendue dans certains cas pour la modique somme de 2 £ la dose – 3,40 $ –, la drogue Monkey Dust ou «poussière de singe» en français aurait commencé à faire des ravages à Stoke-on-Trent, une ville au nord de Birmingham en Angleterre.

«C’est tellement peu coûteux, c’est moins cher que le prix de l’alcool et les gens peuvent s’en procurer facilement. Nous devons voir une reclassification et hausser les conséquences pour ceux qui vendent cette drogue», a réagi jeudi Jack Brereton, député de Stoke-on-Trent Sud, selon la BBC.

https://omny.fm/shows/yasmine-abdelfadel/drogue-zombie-ce-qui-nous-pr-occupe-c-est-que-a-s/embed

Des cas d’individus se déshabillant et courant en pleine rue sous l’effet de bouffée de chaleur, mangeant de la vitre, sautant du haut de bâtiments ou encore tentant de s’introduire violemment dans une maison à la manière de «Jack Nicholson dans The Shinning» ont défrayé la manchette britannique dans les derniers jours, mettant la lumière sur les effets dévastateurs de la drogue.

Des policiers qui auraient tenté de menotter certains usagers ont même décrit des cas de force surhumaine, comparant les individus à l’Incroyable Hulk.

«C’est hallucinogène et la vie de nombreuses personnes a été complètement détruite à la suite de la prise de cette drogue, a poursuivi le député. Il n’y a pas de traitement pour ceux qui deviennent accros – et c’est vraiment addictif.»

La poussière de singe, qui est une drogue synthétique imitant les effets de la cocaïne, de la MDMA et de l’ecstasy, serait déjà bannie aux États-Unis selon le média anglais.

La vente et la production de ce produit pourraient devenir passibles d’une sentence de prison à vie au Royaume-Uni, si la substance est reclassée de la classe B à A comme le souhaiterait le député.

Source

Propulsé par WordPress.com.

Retour en haut ↑

%d blogueurs aiment cette page :