Et le cannabis dans tout cela? Faut-il le dépénaliser? Un constat: on fume aujourd’hui un joint comme autrefois une clope. Inquiétant.

Quoi qu’on en dise de la «joint-thérapie», de ses vertus relaxantes ou apaisantes, le cannabis fait débat. Faut-il le dépénaliser ou, à l’extrême, ouvrir des officines où on le trouverait à la vente, sur prescription médicale, comme dans certains coins des États-Unis? Le corps médical est divisé. À l’hôpital d’Auvelais, c’est clair, on estime que le cannabis, quoique répertorié comme drogue douce, fait des ravages dans le cerveau des jeunes. Il le ramollit, en brouille les connexions, soumet le consommateur à des hallucinations.

On n’est plus vraiment soi. On est sous influence euphorisante, d’où son succès.

«Aujourd’hui, explique Claire Ketels, psychologue chez Zéphyr, on fume un joint comme autrefois une cigarette. Le cannabis est banalisé. Or, chez des personnes fragiles, sa consommation peut générer de l’angoisse, une perte de confiance en soi ou de l’agressivité. »

Parfois, cela peut être une crise de panique, le ressenti d’une terreur insoutenable.

Avec du cannabis dans le sang, les jeunes – (plus de 30% des 15-24 ans en a déjà consommé au moins une fois) – font ce qu’on appelle des (very) «bad trips ». Mais le voyage, beau au début, peut-être extatique, vire toujours au cauchemar. La «descente » qui s’ensuit peut donner lieu à un désordre comportemental inquiétant. On n’en sort jamais totalement indemne. En cas de consommation non maîtrisée, le cannabis cause des séquelles. Dans tous les cas, le corps trinque.

Une nouvelle vie

Recourir au sevrage est alors vital. Se sevrer, c’est cesser de s’intoxiquer. C’est se déclarer abstinent total. Cette épreuve implique un strict suivi médical voire une hospitalisation, sous peine de mettre sa vie en danger. La sensation de manque, très intense durant les 10 premiers jours, peut donner lieu à des nausées, des vomissements, de l’anxiété ou de l’irritabilité, des insomnies ou encore de l’hypertension artérielle. «C’est difficile d’arrêter mais c’est faire le choix d’une nouvelle vie ». C’est le prix de la liberté. Faut s’accrocher. P.W.  Source