le jeudi 23 février
L’EDVO est une association nationale selon la loi de 1901, créée en 1987. Elle est située 4 rue Galliéni à Montmagny (95360). Son Président fondateur en est Jean-
Paul Bruneau qui est retraité de la police nationale. Il assume depuis 35 ans les fonctions de directeur général bénévole.
L’EDVO, c’est selon sa devise :
Ecouter, prévenir, soutenir, aider, faire réagir
Développer ses capacités à redevenir autonome et abstinent de produits psychotropes
Vivre libre sans drogues
Orienter toute personne en difficulté
Les objectifs visés sont de permettre à chaque individu confronté à un problème d’addiction, quelle que soit son origine, son âge, sa situation sociale, de retrouver sa dignité, son épanouissement et sa place dans la société.
L’EDVO (espoir du Val d’Oise) a été pionnier en France en proposant une approche originale fondée sur l’abstinence selon le modèle Minnesota. L’EDVO, fondé en 1987 par son président Jean Paul Bruneau, est un organisme associatif à but non lucratif
œuvrant pour la réinsertion sociale et professionnelle des personnes en grande difficulté concernées par l’addiction à des produits psychotropes modifiant le comportement.
Avec ses professionnels et ses bénévoles formés (thérapeutes, suivi social, administration…), l’association accueille et accompagne toute victime d’addiction (alcool, drogues, jeux, etc…), volontaire pour un changement de comportement, notamment par le soutien psychologique et l’hébergement.
L’association intervient également dans le domaine de la prévention, du partage de son savoir-faire et participe le cas échéant au débat public.
L’EDVO est entièrement indépendant, son fonctionnement est assuré par des dons, des subventions ou des actions de financement propres. L’association s’appuie sur un réseau de bénévoles et de professionnels (thérapeutes, suivi social, administration…).
La démarche s’appuie aussi sur l’entraide entre dépendants, partant du constat que personne n’est mieux placée qu’un dépendant pour en aider un autre.
L’association s’est donnée pour but de permettre à chaque individu confronté à un problème d’addiction de retrouver sadignité, son épanouissement et sa place dans la société. Ses missions se déclinent autour de ces objectifs en mettant en place les moyens d’accompagner les personnes souffrantes d’addiction vers une véritable reconstruction.
Ecouter, prévenir, soutenir, aider, faire réagir les personnes souffrantes d’addiction et leur famille :
- en écoutant leur problématique et les informant sur les différentes options de soin ;
- en les accompagnant dans leurs choix et leurs processus de soin : sevrage, cure et prise en charge des pathologies annexes ;
- en les aidant dans leurs démarches de prise en charge ;
- en informant et soutenant les familles et les accompagnants ;
Les interventions en public : - en intervenant dans les établissements scolaires ou de formation, auprès des parents et des équipessocio-éducatives, auprès de tout groupe demandeur et en conférence publique :
- en développant un partenariat avec les entreprises pour répondre aux obligations légales du dirigeant et sensibiliser le personnel aux risques liés à l’usage des produits modifiant le comportement : drogues, alcool, drogues, médicaments ;
- en formant les acteurs des relais de proximité.
- en partageant ses expériences avec les structures locales, départementales, régionales, nationales, voire internationales, afin d’élargirses champs d’action sous forme d’affiliations ou de conventions. Développer ses capacités à redevenir autonome et abstinent de produits psychotropes :
- dans cettestructure d’hébergementtemporaire qui permet à chaque résident de se reconstruire et de se responsabiliser au quotidien ;
- par l’accompagnement à la réinsertion sociale et professionnelle prodigué par ses professionnels :CESF, éducateur ;
- grâce à sonépicerie socialeréservée aux familles et aux personnes en difficulté́, une aide alimentaire, encadrée par un travailleur social, permet un retour progressif vers une autonomie durable.
Vivre libre sans drogue : vivre son rétablissement psychologique, physique et sa réinsertion sociale, dans le cadre d’EDVO, en bénéficiant d’une méthode reconnue dans les pays anglo- saxons et innovante en France, la méthode de prise en charge dite « Modèle Minnesota » ;- vivre à nouveau en lien avec les autres et avec la société ;
- vivre une rechute comme « thérapeutique », sans perdre le bénéfice des acquis grâceauxréadmissions ;
- vivre quand on est proche d’un dépendant, alcoolique, ou toxicomane, sans culpabiliser, sans codépendance, en participant tous les 15 jours à des groupes « écoute parents », pour y trouver mieux-être et entraide
Oser reconstruire sa vie : retrouver l’espoir en apprenant au quotidien à aimer la vie sans drogues ;- oser projeter sa vie personnelle et professionnelle en construisant un vrai projet de réinsertion ;
- optimiser ses chances de rester abstinent avec le soutien d’EDVO, en participant assidûment aux groupes d’entraide extérieurs (Narcotiques Anonymes, Alcooliques Anonymes, par exemple) pour affermir son processus de rétablissement à long terme ;
- oser vivre chaque jour, libéré des chaînes de l’addiction et soutenu par d’autres
dépendants en rétablissement.
Ce déplacement réalisé au titre du CNPERT a comporté :
- la rencontre avec le Président Bruneau, avec Monsieur Cyril Kamir, Thérapeute référent, et avec Madame Roy, également thérapeute de l’équipe ;
- la visite de l’hôtel social : cette partie hébergements est réservée aux sortants de soins en addictologie, en ce moment à EDVO, ce sont 34 places permanentes au 4 rue Gallieni ;ses occupants peuvent bénéficier ensuite des 14 places en appartements de transition (départements 95 et75) pour les sortants qui travaillent, et attente d’un appartement thérapeutique chez des partenaires en région parisienne.
- Pour la structure principale de 34 places, ce sont principalement des chambres pour deux résidents, avec quelques
chambres à un lit pour ceux qui ont repris une activité professionnelle, comportant11 points hygiène séparés au niveau des chambres ; mais également de plusieurs autres zones communes : cuisines, salle de restauration, salles de réunions. La durée de séjour est de 6 mois, renouvelable une fois. Au plan budgétaire, sur la partie 34 places, EDVO ne perçoit que 53.680€ de subvention Allocation Logement Temporaire sur 26 places. - Les autres places peuvent bénéficier des APL individualisées en fonction des ressources personnelles et chaque pensionnaire participe financièrement aux frais de sa prise en charge globale à EDVO à hauteur de 30% de ses ressources (chômage, indemnité journalière ou RSA, la famille si moins de 25 ans) : soit environ 8€ par jour et par personne sur un coût de
journée par pensionnaire début 2022 qui était de 27€ (avec les augmentations des fluides en 2022, malgré le bouclier tarifaire notamment, les charges ne cessent d’augmenter et le prévisionnel 2023 atteint 33,29€ par jour et par personne ce qui estest inquiétant selon le Président Bruneau). - la visite de la Maison Relais (de 37 places, réservées aux personnes sortant de la rue) localisées de l’autre côté de la rueGalliéni, face à l’hôtel social, dans un immeuble récent, permet à des personnes très démunies de prendre un
temps non limité pour se rétablir et elles peuvent bénéficier d’un rétablissement plus spécifique dans l’hôtel social précité. - Dans l’hôtel social, j’ai pu m’entretenir avec trois pensionnaires, en présence du Président Bruneau, de Monsieur Cyril Kamir, Thérapeute référent et de Madame Roy, thérapeute dans l’équipe. Les thérapeutes sont vacataires auto
entrepreneurs sous convention, y compris la psychiatre en supervision d’équipe. - Au cours de cet entretien, Nous avons rencontré Maud, âgée de 33 ans, Sylvain, 36 ans et Yanis 30 ans. Tous les trois ont connu des addictions qui ont fait l’objet de cures de désintoxication, tous ont rechuté plusieurs fois avant cette prise en charge à EDVO, globale : physique, psychique et psychologique associée au sevrage, qui constitue pour eux un objectif majeur.
- Ils ont fait état de poly-addictions (alcool, cannabis, héroïne, cocaïne, …) et l’un d’entre eux d’addiction dès l’âge de 11 ans.
- Des informations sur les missions périphériques complémentaires de l’association m’ont permis de comprendre l’importance des deux épiceries sociales implantées en Ile-de-France pour l’aide auprès des plus démunis et sur la manière dont sont alimentées les résidents en produits alimentaires très variés (conserves, légumes, produits frais, surgelés, …) ;
- Les actions de prévention de l’associationqui sont menées tant en milieu éducatif qu’en entreprise.
Ainsi, l’établissement le plus ancien d’EDVO, fonctionne avec une équipe pluridisciplinaire sur une méthode d’accompagnementutilisée principalement dans les Pays anglo-saxons, inspirée du « Modèle Minnesota ». - Elle assure une prise en charge globale associant le thérapeutique, le social, les changements de comportement fondés sur l’abstinence de tout produit psychoactif, l’autogestion des émotions, la préparation à une autonomie durable avec
réinsertion sociale et l’accès au logement individuel.
L’EDVO s’est entouré de partenaires partageant les mêmes objectifs et a mis en action des missions complémentaires permettant de fonctionner avec un coût de journée de 27€ par personne, avec un autofinancement sur la moitié de ce coût
« toujours compliqué à maintenir cependant en 2023 ».
Ce modèle est transposable sur tout le territoire et correspondant aux besoins d’au moins un tiers des demandeurs de cure (alcooliques, polytoxicomanes, pharmacodépendants).
Il est à noter que le taux de faible rechute(75 % retrouvent une autonomie durable sans retour à une addiction).L’EDVO fait donc réaliser à nos institutions des économies importantes, mesurables, comparativement au coût de
l’accompagnement des victimes d’addictions, soit sous traitement de substitution (buprénorphine, méthadone, médicaments, …), soit pris en charge dans une salle de consommation à moindre risques.L’abstinence de tout produit psychotrope, avec ce
type d’accompagnement, comportant de plus un hébergement préparant à l’autonomie, sauve de nombreuses vies chaque année. Elle procure un confort de vie qui a beaucoup d’attrait pour tous ceux qui souhaitent suivre ce cheminement vers le
rétablissement.
Conclusion
Nous avons été surpris et favorablement impressionné : non seulement par la pertinence te la qualité du dispositif mis en place dans le cadre de la prise en charge globale et intégrée d’une addiction, jusqu’à la réinsertion à la fois sociale et professionnelle ; mais également par un coût de fonctionnement extrêmement contraint d’une telle structure, qui complète utilement les dispositifs de prise en charge médicale hospitalière.
Ce modèle très respectueux de l’humain et très économique, qui a fait ses preuves, devrait être davantage soutenu par nos institutions sanitaires en charge des addictions.
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