Pour la première fois, des médecins américains ont observé un lien entre consommation à long terme du cannabis et risque accru de décès des suites d’une hypertension.

Plant de cannabis

Plant de cannabis

© LIBOR SOJKA/AP/SIPA

DROGUES. Les consommateurs réguliers de cannabis auraient trois fois plus de risques de décéder des suites d’une hypertension. C’est le résultat surprenant d’une étude américaine menée par des chercheurs de l’université de Géorgie. Surprenant car, contrairement au tabac, l’usage à long terme de cannabis ne semble pas augmenter le risque cardiovasculaire ou d’accident vasculaire cérébral (AVC), selon plusieurs enquêtes épidémiologiques récentes

Les médecins ont ici suivi sur 20 ans 1213 participants de toutes origines, qui fumaient du cannabis (exclusivement) depuis en moyenne 11 ans. Si le risque d’hypertension lié à l’utilisation régulière de cannabis se confirme, il pourrait remettre en question son éventuel intérêt thérapeutique dans quelques rares indications comme les raideurs musculaires persistante chez certains patients atteints de sclérose en plaques.

De nombreux effets délétères

En attendant, cette étude vient ajouter une ligne à la liste des effets délétères connus du cannabis. In utero et chez l’adolescent, on sait que cette drogue perturbe le développement du cerveau.

Chez l’adulte, le cannabis entraîne un ralentissement du métabolisme cérébral et des troubles de la mémoire – conséquence d’une perturbation du fonctionnement des mitochondries, les centrales énergétiques des cellules, comme a pu le montrer dès 2012 l’équipe de Giovanni Marsicano au NeuroCentre Magendie à Bordeaux.

Le rôle du cannabis dans le déclenchement de la schizophrénie chez des personnes à risque est également bien établi. Ses effets sur le système vasculaire restent en revanche mal connus car sa consommation est souvent associée, au moins en Europe, avec celle du tabac, cause majeure de mortalité cardiovasculaire et par AVC dans le monde.

Source : Sciences et Avenir