L’alcoolisme peut s’immiscer insidieusement dans votre vie, sans même que vous en ayez conscience.
Et pour cause : vous continuez à aller au travail, à sortir avec vos amis et à vous occuper de vos enfants normalement. Mais, sans vous en rendre compte, vous buvez souvent.
Cette forme de dépendance, dite “fonctionnelle”, est plus fréquente qu’il n’y paraît. Découvrez les signes qui doivent alerter.


Publié par Pauline Capmas-Delarue, journaliste santé, le 17/11/2021
Contrairement à ce que vous pourriez penser, le problème de boisson n’est pas toujours flagrant. Une personne alcoolique n’a pas forcément les joues rouges, les yeux injectés de sang, ni l’incapacité de tenir des propos cohérents.
Elle n’est pas toujours isolée, sans famille ni emploi. Bien au contraire, ce trouble peut survenir de façon beaucoup plus insidieuse, et même vous concerner sans que vous en ayez conscience. On parle alors d’alcoolisme fonctionnel. On vous liste les indices qui doivent vous mettre la puce à l’oreille dans ce diaporama.
Qu’est-ce qu’un alcoolique fonctionnel ?
Ce terme a été utilisé pour la première fois en 2007, dans une étude menée par le Dr Howard B. Moss et son équipe de la National Institute on Alcohol Abuse and Alcoholism (NIAA). Les chercheurs avaient mis en évidence quatre types de dépendance à l’alcool, dont l’alcoolisme fonctionnel.
Cette catégorie concernerait près de 20 % des alcooliques, principalement des personnes d’âge moyen, qui travaillent et ont fondé une famille – également fumeurs, pour la moitié d’entre eux.
Dans une interview accordée au Sun, Martin Preston, fondateur du centre de désintoxication Delamere (Royaume-Uni) explique qu’un “alcoolique fonctionnel est une personne qui souffre d’alcoolisme, mais qui est toujours capable d’occuper un emploi, de jouer un rôle au sein d’une famille et, pour la plupart des gens, semble s’en sortir”.
C’est pourquoi il n’est pas toujours facile à repérer, d’autant que les personnes concernées sont particulièrement douées pour cacher leur état.
Les personnes concernées semblent n’avoir aucun problème
Très loin du stéréotype classique de l’accro à la bouteille, “ils occupent des postes de haut niveau, à la City ou dans les médias, au sein desquels boire beaucoup est accepté, et presque attendu », détaille l’expert. Leur consommation, bien qu’excessive, ne les empêchent pas de conserver leur occupation et leur vie de famille. Ils ont aussi tendance à la minimiser, voire à la nier, malgré quelques inquiétudes exprimées par leurs proches.
« Ces personnes ont vécu ainsi pendant des années, mais tout à coup, elles éprouvent des symptômes physiques”, précise Martin Preston. “Par exemple, elles se sentent malades le matin, elles ont parfois besoin d’un verre et peut-être même que leur conjoint leur a déjà fait comprendre qu’il ou elle en avait assez, et qu’il fallait maintenant choisir entre la boisson ou lui/elle”.
Alcoolisme fonctionnel : l’importance de le repérer tôt
Tant que les conséquences négatives de sa consommation d’alcool sur sa vie quotidienne sont encore peu apparentes, il est peu probable qu’un alcoolique fonctionnel veuille y remédier.
Parfois, il n’a même tout simplement pas conscience du problème. Pourtant, “plus le traitement est entrepris tôt, meilleur sera le résultat pour la personne concernée et pour ses proches”.
Pour rappel, “la consommation d’alcool a une influence sur le développement de nombreuses pathologies : cancers, maladies cardiovasculaires et digestives, maladies du système nerveux et troubles psychiques…”, peut-on lire sur le site de Santé Publique France.
Sans même aller jusque-là, l’alcool peut aussi entraîner des difficultés plus banales : fatigue, hypertension, troubles du sommeil, problèmes de mémoire ou de concentration, irritabilité…
Dans son interview au Sun, Martin Preston a révélé les signes de l’alcoolisme fonctionnel.
Nous vous les listons dans ce diaporama, pour vous aider à repérer si vous ou l’un de vos proches est concerné.
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