Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a estimé, ce lundi 14 septembre, que le maire (LR) de Reims Arnaud Robinet « se trompe profondément » lorsque il se prononce pour l’expérimentation de la légalisation du cannabis, une substance qu’il qualifie de « m… ».

Gérald Darmanin lors d’un discours à Paris, le 31 août 2020.
Gérald Darmanin lors d’un discours à Paris, le 31 août 2020. | STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

Gérald Darmanin ne veut pas entendre parle de la légalisation du cannabis. Il a redit à deux médias différents, ce lundi matin. Sur LCI d’abord, où il s’est dit « absolument contre »« Pour moi, c’est une lâcheté intellectuelle […] ‘La drogue, c’est de la m…’, disait le spot télé. Eh bien on ne va pas légaliser cette m… », a-t-il lancé en référence à un clip antidrogue diffusée au milieu des années 1980 à la télévision française.

« Avec la légalisation, il y a un petit côté ‘je baisse les bras’»

Le ministre de l’Intérieur a utilisé le même élément de langage dans un entretien accordé au journal local L’Union ,alors que le maire LR de Reims (Marne) s’est prononcé pour l’expérimentation de la légalisation du cannabis« La loi de la République, c’est l’interdiction des drogues. J’ai sur ce point, et malgré mon estime pour lui, un désaccord profond avec Arnaud Robinet. Sur ce sujet, je crois qu’il se trompe profondément. Je ne peux pas, en tant que ministre de l’Intérieur, en tant qu’homme politique dire à des parents qui se battent pour que leurs enfants sortent de l’addiction à la drogue, que l’on va légaliser cette m…. Et je dis bien ‘cette m…’», s’est insurgé le ministre, en visite dans la Marne ce lundi.

« Qu’est-ce que je répondrais aux dizaines de courriers que je reçois par mois de parents qui ont eu des enfants gravement blessés ou tués, parce qu’ils ont pris de la drogue et qu’ils ont conduit après ? » a-t-il fait mine de s’interroger, estimant qu’« avec la légalisation, il y a un petit côté ‘je baisse les bras’»« Ce gouvernement ne baisse pas les bras », a-t-il conclu.

Le maire de Reims réclame un « vrai débat »

Dans une lettre au Premier ministre datée du 8 septembre, Arnaud Robinet avait au contraire demandé un « vrai débat » sur le cannabis pour « étudier les conséquences d’une légalisation de (sa) vente », avec des « expérimentations » locales, notamment à Reims.

« Cette réflexion, dont l’engagement nécessite un certain courage, pourrait déboucher sur la mise en place d’expérimentations territoriales limitées dans le temps », proposait l’édile. « Reims pourrait alors candidater », ajoutait-il dans ce courrier à Jean Castex.

« La France a l’arsenal répressif le plus strict d’Europe et pourtant, c’est le pays qui compte le plus de consommateurs de cannabis : 11 % des Français, trois fois plus qu’il y a 30 ans », avait argumenté auprès de l’Agence France-Presse (AFP) l’ancien député, jugeant indispensable de « sortir de l’idéologie et être pragmatique » sur ce sujet.

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