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Invités :
- Yves Martinet Professeur et chef du service de pneumologie au CHU de Nancy, président du CNCT (Comité National Contre le Tabagisme)
- Jean-Luc Renaud Secrétaire général de la Confédération des Buralistes
Ce fut un des moments importants du discours de politique générale d’Edouard Philippe devant l’Assemblée le 4 juillet : justifiant cette décision par la nécessité de suivre des voies courageuses, il s’est engagé à ce que le prix du paquet de cigarettes soit progressivement porté à 10 euros. Dans le même temps, il a dénoncé les trafics qui minent cette politique et en font peser le poids sur les épaules des plus faibles. Cette hausse correspond à une augmentation de 40% du prix de tabac, et la taille de la marche a vocation à signifier la sévérité des volontés gouvernementales. Cette mesure est-elle nécessaire ? Suffisante ?
Le tabagisme est un problème de santé publique dont la France est une des plus vulnérables victimes. En proportion, les Français fument plus que la grande majorité de leurs voisins, et persistent à le faire : la consommation française reste stable quand partout ailleurs elle est en baisse douce. Plus de 80 000 décès par an, 27% de fumeurs et une politique de prévention et d’accompagnement inefficace sur le long terme : toute la communauté médicale s’accorde sur la gravité de ce constat, et accueille donc la hausse du prix du paquet avec espoir. Dans quelle mesure la hausse des prix permettra-t-elle une baisse du tabagisme français ? Qu’en sera-t-il pour les jeunes et les défavorisés ?
Vigoureusement opposés à la hausse des prix, les buralistes français mènent de nombreuses actions pour se faire entendre. Le 21 juillet, ils avaient bâché 432 radars automatiques dans l’idée de se venger de la perte de revenu à laquelle l’Etat les condamnerait. Plus généralement, ils s’organisent dans la retransmission des arguments de l’industrie du tabac. Ces derniers sont nombreux : la hausse du prix ne fera que détourner les fumeurs vers des trafics qui continueront d’être alimentés, elle fera perdre de l’argent à l’Etat comme aux buralistes, elle n’entraînera pas de baisse générale de la consommation de tabac… La mesure du gouvernement sera-t-elle l’échec annoncé par les buralistes ? Cette profession ne devrait-elle pas chercher à se reconvertir ? Comment protéger les commerces français du trafic de tabac et des prix bas européens ?
Merci Aline
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