Lundi 22 mai 2017 par Alexandre Abellan

À défaut d’un ministre de l’agriculture aguerri au vignoble, le président Emmanuel Macron pourra bénéficier des conseils de l’ex-déléguée générale du lobbying viticole.
Référente du programme agricole du candidat Emmanuel Macron, Audrey Bourolleau devient logiquement la conseillère agriculture, pêche, forêt et développement rural du président fraîchement élu. Une nomination effective aujourd’hui, et qu’elle avait anticipé en quittant la direction de Vin et Société il y a trois semaines. « Avoir l’oreille du président, c’est déjà ça. Quand on voit ce qui nous tombe aux ministères de l’environnement et de la santé… » souffle un élu du vignoble, non moins inquiet que fataliste face aux changements.
De la candidature à l’investiture
L’an dernier, Audrey Bourolleau avait participé à la création de l’initiative La Transition. Se voulant une alternative aux partis politiques traditionnels, le mouvement a rejoint le parti d’Emmanuel Macron fin 2016. Ayant intégré son équipe de campagne, elle a assisté aussi bien à ses meetings qu’à son investiture, en passant par ses débats télévisés (elle pouvait ainsi être distinguée derrière son candidat lors de l’émission du 20 mars).
À noter que si le président est un ancien de la banque d’affaires Rothschild, sa conseillère a pour sa part participé au service marketing de Baron Philippe de Rothschild France Distribution.
Les viticulteurs californiens en guerre contre les producteurs de cannabis
Les odeurs indésirables émises par les cultures de chanvre sont considérées comme étant néfastes dans cette région très touristique.
Vin californien et parfum de chanvre font mauvais ménage. Depuis que la Californie a autorisé la consommation récréative du cannabis en 2016, l’ambiance est à couteaux tirés entre les agriculteurs de la côte Est américaine et les producteurs de marijuana, rapporte l’AFP.
Les plants d’herbe ont fleuri depuis trois ans sur les coteaux viticoles des vallées de Santa Ynez et Santa Maria. Ces nouveaux voisins se voient reprocher le fait que leurs cultures émettent des odeurs indésirables et polluent visuellement le paysage, ce qui est jugé néfaste dans une région très touristique. Aux côtés des pieds de vigne se dressent désormais des enfilades d’arceaux recouverts de bâches blanches, dont chaque hectare peut rapporter des millions de dollar
Sans compter que la culture du cannabis contraint certains viticulteurs à abandonner l’usage de pesticides chimiques sous peine d’être poursuivis en justice. Il s’agit de «la plus importante menace pour le secteur depuis 25 ans», estime Stephen Janes, gérant des vignobles de Pence. «Je ne pense pas que ce soit juste qu’une autre industrie débarque et nous oblige à changer», plaide-t-il.
Graham Farrar, le président de l’Association des producteurs de cannabis responsables, juge pour sa part que tout est fait pour entretenir les relations de bon voisinage: dispositifs de contrôle d’odeurs, contribution nouvelle à l’économie locale… Les raisons de la discorde sont à chercher ailleurs. «Beaucoup ne nous aiment pas car ils pensent que le cannabis est immoral», soutient-il.
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