Par Le Figaro avec AFP Publié il y a 9 heures, mis à jour il y a 6 heures
La pandémie, avec son cortège de confinements et de restrictions sanitaires, a réduit la vie sociale des adolescents en France et engendré une «baisse importante» de la consommation d’alcool, de tabac et de cannabis chez les élèves de troisième, selon une étude publiée mercredi 12 janvier.
Confinements successifs, couvre-feux, classes en demi-groupes… La pandémie a créé un contexte où «il y a eu moins de fêtes, moins d’occasions de sociabiliser, ce qui a sans doute décalé les expérimentations», explique à l’AFP Julien Morel d’Arleux, le directeur de l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) qui dévoile une enquête réalisée auprès de 2000 élèves de troisième lors du premier trimestre 2021.
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L’épidémie de Covid-19 a ainsi «accentué les tendances baissières qu’on observe depuis une dizaine d’années» chez les plus jeunes, ajoute-t-il. Une évolution «encourageante», alors que la France reste parmi les premiers pays consommateurs de substances psychoactives en Europe. Selon l’étude réalisée par questionnaire anonyme, le nombre d’élèves de troisième n’ayant jamais bu d’alcool a doublé entre 2010 et 2021, passant de 16,8% à 35,9%. La consommation d’une boisson alcoolisée au cours du dernier mois, déclarée par 31,8% des élèves, atteint elle aussi son plus bas niveau depuis 2010.
«Effet protecteur chez les jeunes»
L’alcool reste la substance psychoactive la plus populaire chez ces collégiens avec 64,1% d’expérimentateurs en 2021, contre 75,3% trois ans auparavant. De plus en plus ringard, le tabac séduit aussi beaucoup moins: 29,1% des adolescents de troisième déclarent avoir déjà fumé une cigarette, contre 37,5% en 2018 et 51,8% en 2010. Le tabagisme quotidien chez les jeunes de cet âge a lui été divisé par quatre au cours des onze dernières années.
L’usage du cannabis est également en «net recul», même si son expérimentation «reste précoce», selon l’OFDT. Moins d’un élève de troisième sur dix (9,1%) en a déjà fait l’expérience, contre 16,1% en 2018 et 23,9% en 2010. L’usage au cours du mois précédant l’enquête a lui été divisé par trois en l’espace de onze ans.
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Accentué par la pandémie, le recul de l’âge d’expérimentation de ces substances «a un effet protecteur chez les jeunes», reprend M. Morel d’Arleux, car la recherche a démontré que plus les consommations de substances psychoactives démarrent tard dans la vie, moins le risque de basculer dans l’addiction est important. L’OFDT alerte toutefois sur «l’accessibilité élevée» de ces produits: 19,5% élèves de troisième estiment que s’approvisionner en cannabis est assez ou très facile, une proportion qui grimpe à 31,5% concernant le tabac. Quant à l’alcool, un élève sur six a déjà connu un épisode d’ivresse.
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