avec Xavier Raufer
La piraterie financière est risquée : condamné au fil des ans à tous niveaux de la justice européenne, M. Soros ne l’ignore pas. Mais là, son soutien généreux à la « proposition 64 », libération totale du cannabis en Californie (en pleine vigueur depuis 2018) voit triompher son projet libertaire. Le « libéral » Los Angeles Times en tête, tous le crient à présent : cette « Proposition 64″ sème le chaos. Ci-après, exposons le désastre qu’elle provoque en Californie – désastre qu' »oublient » bien sûr nos médias « d’information ».
Souvenez-vous du fan-club : Le Monde, Libération et tant de naïfs, filous ou « idiots utiles » : le cannabis légalisé, fini le harcèlement des pauvres et minorités de couleur… la Californie enrichie de milliards de dollars… Dealers et gangs marginalisés par « les forces du marché « . Bref : « gagnant-gagnant ». Sauf qu’en fait, la « proposition 64 » déchaîne l’anarchie : explosion des drogues illicites… ravages écologiques… Braquages et kidnappings criminels… corruption massive de fonctionnaires et élus. Pire : le crime organisé pille, évince et ruine le commerce légal du cannabis, (boutiques et planteurs, souvent Noirs ou Latinos). Un cauchemar.
Entrons dans les détails :
ENVIRONNEMENT RAVAGÉ – Sécurité, police, etc. : dur d’imaginer pays plus désorganisé que les États-Unis, ± 340 millions d’habitants, police fédérale, FBI, moins de 15 000 agents de terrain (special agents). La caricaturale Californie est plus minimale encore, côté répressif : au nord-ouest de l’État, le comté de Mendocino, fief de la culture du cannabis, (Emerald Triangle) compte 5 000 fermes illégales. Or au bureau du sheriff local, la « force anti-drogue », c’est… un sergent et un aide à mi-temps. Le cannabis totalement libéré en 2018, la boîte de Pandore libère ainsi un ouragan ; d’abord, un crime organisé désormais impuni. Dans la vallée de Juniper Flat, éclosent en quatre ans 1 300 fermes illégales ; 2018-2021 : l’espace des serres de culture du cannabis y explose de… + 4 200%.
Sur 6 comtés de la vallée centrale, (7 800 km2), 2 330 km2 de serres – dont moins de 10% légales (de même, dans tout l’État). En 2021, le sheriff de San Bernardino rase 8 200 serres illégales, illico rebâties. Licites ou pas, ces serres donnent 4 voire 5 récoltes par an. De façon absurde, la production légale de cannabis y est de 3 180 tonnes, interdites à l’export. Or la Californie en fume moins de 1 000 tonnes par an ; ce, plus les milliers de tonnes illicites : résultat, 500g. d’herbe se vendaient $2 000 en 2018, $300 en 2022. Le cannabis légal-taxé coûte ± $15 le gramme ; celui des gangs, de 5 à 10$ le g. Inévitablement, le continuum licite du cannabis, planteurs et boutiques sous licence, court vers la faillite.
Dans ces vallées hors de toutes lois sur le travail, des camps d’ouvrier latinos réduits à l’esclavage, gardés par des bandes armées et chiens d’attaque. Sur les routes, des camions d’hommes cagoulés et armés assurent l’ordre criminel. En mode « Ruée vers l’or », toutes autorités locales ignorées, abondent les fusillades, braquages, règlements de comptes et enlèvements. Épouvantés, les paysans de ces vallées n’osent plus y cultiver leurs champs. Les journalistes approchant ces terres sauvages sont menacés de mort et leurs voitures, sabotées.
Plus, le désastre écologique : rivières détournées, terres inondées des pesticides et désherbants, animaux sauvages abattus. Les narcos pompent par millions de litres une eau déjà rare ; les puits des fermiers sont à sec.
EXPLOSION CRIMINELLE – Hypocrisie babacool : les « Coffee Shops » d’Amsterdam sont en Californie d’aimables « dispensaires » ; quoique clandestins, ils prolifèrent : une trentaine rien qu’à East-Los-Angeles. La police les ferme ? Ils rouvrent le lendemain. Sous le contrôle des gangs (Crips, Bloods, Latin Kings, M-18, etc.) Ils vendent du cannabis bradé – mais aussi de la cocaïne, de l’héroïne, du meth’, etc. Des gangsters armés protègent ces « dispensaires » criminalisés »des pillages ou braquages. À juste titre : certains gagnent 25 000 dollars par jour.
CORRUPTION MASSIVE – délivrance de licences, permis d’achat de terres, bâtir ou agrandir des bâtiments et zones cultivées, forages pour l’eau : les comtés et municipalités de Californie décident ici de l’essentiel. À jet continu, ces élus et fonctionnaires locaux sont harcelés, menacés, intimidés par les narcos – eux-mêmes sous la féroce pression de donneurs d’ordres parfois loin de la Californie : cartels mexicains, triades de Hong-Kong ; tous connaissant une seule sanction en cas d’échec : la mort. Sur le terrain, les « autorités » locales sont démunies – surtout, face à une corruption massive, à coups de « cadeaux » de dizaines de milliers de dollars.
Au gouvernement de la Californie, qu’imaginent les anarchistes-Soros, coupables du désastre ? La fuite en avant. En mode agriculture soviétique, plus de liberté encore ; suivre le « modèle » de la Colombie britannique voisine où désormais, la possession de tous les stupéfiants – héroïne, crack, meth’, etc. – est dépénalisée pour quelques grammes.
Et la France ? voici ses « écologistes » muets devant un immense ravage de l’environnement ; ses « socialistes » oublieux de milliers d’esclaves maltraités, voire tués, dans les fermes illicites de cannabis. Ses « antiracistes » délaissant ces Noirs qui achètent du cannabis illicite bourré de pesticides et de poisons anti-nuisibles ; ses « féministes-Gucci » aveugles aux femmes exploitées par centaines dans des « dispensaires » sous emprise des gangs. Une « presse d’information » enfin, en mode « circulez, y’a rien à voir ».
Quelle honte.
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