MONTRÉAL – Des chercheurs de l’Université de Montréal et du CHU Sainte-Justine ont découvert une façon de prévenir, de réduire ou de retarder la consommation de cannabis chez les jeunes à risque.
Selon les scientifiques, les individus sujets à l’anxiété ou aux pensées négatives, impulsives ou à la recherche de sensations fortes, sont reconnus comme ayant un risque élevé de consommation de drogues.
L’intervention qu’ils préconisent consiste à soumettre les jeunes des séances cognitivocomportementales de 90 minutes, adaptées en fonction des personnalités. Ces séances d’information, qui permettent d’apprendre à partir de scénarios réels expliqués par d’autres jeunes, ont été conçues pour donner des exemples de mécanismes de gestion de risques.
L’étude a été réalisée auprès de 1038 élèves de quatrième secondaire issus de 21 établissements d’enseignement de Londres.
«Bien que nous ayons observé que le programme retardait la consommation de cannabis en plus d’en réduire la fréquence chez tous les jeunes participants, nos résultats indiquent que le programme est particulièrement efficace pour prévenir la consommation chez les adolescents les plus à risque, ceux à la recherche de sensations fortes», a expliqué Patricia Conrod, auteure principale de ces travaux.
Ainsi, les séances d’information ont permis une réduction de 33 % des taux de consommation de cannabis dans les six mois suivants, puis une fréquence réduite de consommation pour les six autres mois.
«Au sein du groupe au risque le plus élevé, soit les jeunes à la recherche de sensations fortes, l’intervention a été associée à une réduction de 75 % des taux de consommation de cannabis pendant les six mois ayant suivi l’intervention, ainsi qu’à une réduction importante de la fréquence par la suite», a précisé Mme Conrod.
Plusieurs études ont déjà démontré que la consommation de cannabis peut engendrer des déficits neurocognitifs, causer des accidents de la route, des symptômes psychiatriques exacerbés et même déclencher des psychoses. Les adolescents sont particulièrement à risque puisque leur cerveau est en plein développement. Ceux ayant fumé de la marijuana ont démontré une plus grande difficulté à maintenir leur attention et à contrôler leurs impulsions, ainsi qu’une altération de leurs processus cognitifs.
«La consommation de marijuana est très fréquente chez les adolescents en Amérique du Nord et en Europe, a ajouté Patricia Conrod. Dans un contexte où les attitudes et les lois par rapport à la marijuana changent, il est important de trouver des façons d’en prévenir et d’en réduire la consommation chez les jeunes à risque. Notre étude révèle que des interventions brèves et ciblées, effectuées par des professeurs formés, permettent d’atteindre cet objectif.»
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