Sur les 3.207 nouveau-nés atteintes d’un trouble causé par l’alcoolisation fœtale (TCAF), 452 étaient atteints par un SAF, selon l’agence sanitaire Santé publique France. Ce qui ne représente pas moins d’une naissance par semaine. « Ces chiffres sont très sous-estimés compte tenu de la difficulté à diagnostiquer ces troubles en période néonatale et n’incluent pas les diagnostics posés ultérieurement« , prévient l’agence sanitaire.
Il s’agit de la première estimation nationale des troubles causés par l’alcoolisation fœtale chez les nouveau-nés, selon l’agence sanitaire. Les régions où le diagnostic de SAF est le plus fréquent sont « La Réunion, avec 0,36 cas pour 1.000 naissances, soit plus de cinq fois le taux national, la Haute-Normandie et le Nord-Pas-de-Calais (0,21 cas/1.000 naissances chacune)« . A l’inverse, « deux régions (Corse et Franche‑Comté) n’ont déclaré aucun cas« .
Des résultats à interpréter avec prudence, car les régions historiquement concernées comme la Réunion ou le Nord-Pas-de-Calais peuvent être plus performantes sur le diagnostic et l’enregistrement des cas détectés dans la base de données qui a servi à l’étude de Santé Publique France.
CONSEILS ET RENSEIGNEMENTS. Le site Alcool Info Service mis à disposition par Santé Publique France permet de répondre gratuitement aux questions fréquentes, mais aussi aux questions personnalisées par tchat ou téléphone au 0 980 980 930.
La lutte contre la consommation d’alcool par les femmes enceintes est l’un des chevaux de bataille de la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, qui veut promouvoir le slogan « Zéro alcool pendant la grossesse« . Dévoilé fin mars 2018, le plan santé du gouvernement prévoit d’augmenter « significativement » la taille du pictogramme « interdit aux femmes enceintes » présent sur les bouteilles d’alcool (vin compris) depuis 2007.
Cette mesure doit être prise « en concertation avec l’ensemble des acteurs » pour une mise en œuvre espérée en 2019. Mi-juillet 2018, de grands domaines viticoles avaient estimé que le logo sur les dangers de l’alcool pour les femmes enceintes était une image « mortifère » qui fait du vin un « produit délictueux« , des termes contestés par la ministre. Selon Santé publique France, une prise de conscience a lieu dans la population sur les risques de l’alcool pendant la grossesse.
« De 2015 à 2017, on est passé de 25 à 44% des Français qui savent qu’il y a un risque« , commente François Bourdillon, directeur général de Santé Publique France. « Aujourd’hui, une femme sur dix dit consommer de l’alcool pendant sa grossesse. Notre objectif, c’est de réduire au maximum cette consommation« , ajoute-t-il.
Source Avec AFP
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