Le taux d’accident du à la consommation de stupéfiants est en très forte hausse.© Sécurité routière

Le cocktail drogue/alcool est dévastateur. Auparavant, le risque de cette double pratique était sous-évalué.

À lui seul, l’alcool reste un problème aigu en France tandis que le nombre d’accidents impliquant une drogue explose. Ces deux substances agissent sur le cerveau: ils perturbent les perceptions, bousculent les repères habituels, provoquent une mauvaise compréhension des situations, ralentissent les réflexes et engendrent une mauvaise coordination dans les réactions. Plus encore, «lorsqu’ils sont cumulés, ils augmentent très fortement les sentiments de puissance et de désinhibition». C’est l’analyse que fait Nicolas Simon, professeur de médecine et président de l’Association de prévention en alcoologie et addictologie.Ce sentiment de toute-puissance, d’invulnérabilité, amène non seulement à prendre des risques non évalués, mais peut conduire tout droit à l’accident.

Juste un petit joint ? Danger !

À lui seul, le cannabis est un puissant psychotrope : il provoque des modifications de sensations, de perception, de conscience. Consommé dans les huit heures avant la conduite, il est très dangereux. « Fumer des joints représente un danger supplémentaire : le conducteur aura des réflexes beaucoup plus lents, explique Nicolas Simon. Si un imprévu se présente, son temps de réaction ne lui permettra pas d’y répondre normalement ».Résultat : le nombre d’accidents et de morts lié à la drogue au volant augmente régulièrement et atteint des niveaux sans précédent. Beaucoup de fumeurs de cannabis sont persuadés que le « petit joint » fumé avant de prendre le volant ne perturbe pas leur comportement. Lourde erreur… Les conducteurs les plus concernés par cette pratique sont les moins de 35 ans. Surprenant : 93 % des personnes contrôlées positives aux stupéfiants dans les accidents mortels sont des hommes!

Jean-Rémy MACCHIA.   Ouest-France