selon l’hypothèse du “singe ivre” testée par des scientifiques américains 

Si nous consommons régulièrement de l’alcool, peut-être que la faute revient en réalité à nos ancêtres qui nous auraient légué leurs habitudes. 

Par Charlotte Chapuis

Une récente étude sur l’alcool menée par des chercheurs de l’université de Californie a testé la théorie du “singe ivre”, proposée par le biologiste Robert Dudley. Cette hypothèse avance que “la propension des humains à consommer de l’alcool découle d’une affinité profondément ancrée chez les primates frugivores pour l’éthanol naturellement présent dans les fruits mûrs”.

En effet, l’éthanol contenu dans les fruits est un indicateur de la présence de sucre et pourrait donc être associé à un gain calorique. Cette association serait effectuée par les singes encore aujourd’hui et les encourageraient à préférer les fruits alcoolisés, placés au coeur de leur régime alimentaire.

De même, “les modèles contemporains de consommation d’alcool, à leur tour, peuvent dériver de ces associations ancestrales entre l’éthanol et la récompense nutritionnelle”. 

Les scientifiques de l’université de Californie ont voulu vérifier la préférence des singes pour les fruits alcoolisés et se sont orientés vers les singes-araignées aux mains noires qui résident dans l’île Barro Colorado au Panama.

Ces singes sont de grands consommateurs des fruits du prunier mombin (Spondias mombin), également utilisés par les populations humaines d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud pour fabriquer une boisson alcoolisée fermentée. Les chercheurs ont observé l’alimentation des singes de l’île en les suivant toute la journée entre 6h et 18h. Ils ont remarqué qu’une grande partie des fruits qu’ils consommaient contenait une teneur en éthanol comprise entre 1% et 2%.

Ils ont pu en déduire que l’alcool n’était pas évité dans leur régime alimentaire, voire préféré. D’autres expériences ont confirmé que ces singes-araignées savent faire la différence entre un fruit moins alcoolisé et un fruit plus alcoolisé, et les résultats indiquent bien une préférence pour ces derniers. 

Ces expériences attestent le goût des singes pour l’éthanol, même s’ils ne recherchent pas des états d’ivresse. La présence d’éthanol leur indique plutôt la présence de sucre et leur insinue un potentiel gain de calories.

Les chercheurs estiment enfin que ce choix de placer des fruits alcoolisés au centre de leur régime alimentaire a peut-être été fait par nos ancêtres humains pour les mêmes raisons et que cette préférence pour l’alcool* est restée ancrée dans nos habitudes. 

*L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. L’alcool est à consommer avec modération 

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