Entretien. Yannick Moreau est député (UMP) de la troisième circonscription de Vendée. Il est l’un des opposants majeurs au projet de loi Santé de Marisol Touraine. Il dénonce les dangers de la création de « salles de shoot » à titre expérimental.

VA. L’expérimentation des salles de shoot a été votée en commission le 18 mars, la bataille est-elle perdue ?

YM. Les seuls combats perdus d’avance sont ceux qu’on ne mène pas. Et le combat contre l’idéologie soixante-huitarde qui consiste à maintenir les toxicomanes dans l’enfer de la consommation et de l’addiction, nous allons le mener. Le seul moyen de soigner les malades dépendant de la drogue est de les accompagner et de les entourer sur le difficile chemin du sevrage et de l’abstinence. C’est une réalité médicale objective à l’opposé de la vision hygiéniste de la ministre de la santé. Marisol Touraine préfère gaspiller l’argent public (que l’Etat n’a plus) en cachant la misère de la toxicomanie dans des salles ouvertes 35 heures par semaine. Cela ne répond en rien à la détresse des toxicomanes et de leurs proches exposés au fléau de la drogue. La bataille législative ne fait que commencer. Nous serons là, déterminés et responsables, pour la mener jusqu’à la dernière seconde.

VA. Quels dangers représentent les salles de shoot? Combien de salles de shoot pourraient voir le jour prochainement ?

YM. Dans son projet de loi dit de « santé », Mme Touraine veut légaliser les salles de shoot, et les généraliser sur l’ensemble du territoire national, dans chacune des grandes villes de France, dans chacun de nos départements. Sous couvert d’une pseudo expérimentation allant jusqu’à six ans (!), le gouvernement s’apprête à légaliser la consommation de drogue dans des salles de non-droit et, finalement à banaliser inexorablement la drogue dans notre pays. C’est une faute contre notre jeunesse à laquelle on adresserait un message mortifère. C’est une faute contre les familles éprouvées par le fléau de la drogue. Là où elles attendent de l’Etat un message de fermeté et d’accompagnement au sevrage, elles reçoivent un message de laxisme et de fatalisme. C’est enfin une faute contre nos forces de l’ordre qui luttent chaque jour au péril de leur vie contre les réseaux criminels liés à la drogue.

VA. Vous avez récemment reçu le soutien de Nicolas Sarkozy sur ce sujet, est-ce un enjeu prioritaire pour l’UMP ?

YM. Nicolas Sarkozy et l’UMP sont mobilisés autour des 105 signataires de la résolution parlementaire contre les salles de shoot, que j‘ai initiée, pour combattre l’idéologie laxiste de Mme Touraine et du gouvernement. Nicolas Sarkozy et l’UMP font un choix très clair contre l’esclavage de la dépendance et pour la liberté et la dignité des victimes de la drogue. En les entretenant dans l’addiction, les salles de shoot n’offrent pas de réelles perspectives aux toxicomanes. Avec Nicolas Sarkozy et l’UMP, je veux combattre les tentatives répétées de déconstruction des repères fondamentaux de notre société. Nos compatriotes exigent de leurs dirigeants politiques de parler vrai et de défendre les valeurs fondamentales de notre pays. La vérité c’est que la drogue est un fléau, un enfer que la France doit combattre de toutes ses forces.