A – Introduction
Depuis de nombreuses années le CNPERT combat l’insupportable progression des toxicomanies dans notre Nation. Il en analyse les causes, désigne ses responsables, donne la mesure de leurs méfaits sanitaires, sociaux, sociétaux et effectue des propositions pour en limiter les effets. Sa préoccupation majeure est résumée dans sa devise : « s’il est important de se préoccuper de l’état de la planète que nous léguerons à nos enfants, il l’est plus encore de se préoccuper de l’état des enfants que nous léguerons à cette planète ».
Presque depuis son origine, la MILDT (mission interministérielle de lutte contre les drogues et les toxicomanies), prolongée par la MILDECA (mission interministérielle de lutte contre les drogues et conduites addictives) ont accompagné avec attentisme, parfois même avec complaisance, l’aggravation des toxicomanies en France, conduisant à la situation désastreuse qui affecte aujourd’hui notre pays.
La nouvelle gouvernance de la MILDECA a pris enfin la mesure de ce drame. Pourtant cela n’empêche pas un groupe de députés, pour la plupart appartenant au parti majoritaire – LaREM (en dépit de déclarations fortes du premier Ministre, M. Jean Castex) de s’échiner, avec de grands renforts médiatiques, pour faire adouber le cannabis comme médicament ; démarche qui s’inscrit dans leur projet de le légaliser à des fins « festives », « récréatives », et donc toxicomaniaques ; ce dont ils ne se dissimulent même pas.
Notre nation connaît un niveau élevé de consommation de nombreuses drogues, souffrant ainsi de leurs divers méfaits. Elle est de loin la plus grande consommatrice de cannabis en Europe, et laisse s’instaurer, sans une réaction adaptée, une génération de drogués. Cette intoxication survient au cœur d’une mondialisation qui sera sans pitié pour des populations d’individus « camés », « paumés ».
Si les civilisations sont mortelles, celles qui laissent leurs citoyens sombrer dans la drogue abrègeront leur survie ; la drogue est une des armes utilisées par ceux qui veulent, par « wokisme », euthanasier notre société.
Le CNPERT s’efforce de se faire entendre dans un paysage médiatique ne laissant s’exprimer que les opinions favorables à la légalisation des drogues.
Un retard considérable a été pris par la France en matière de prévention et de répression des toxicomanies. Ses carences en matière d’éducation et de prévention ont d’ailleurs été pointées par l’Observatoire européen des drogues et toxicomanies. Elles sont à l’origine de la situation pitoyable et souvent explosive de nos « cités Far-West », des « territoires perdus de la République », des zones de non-droit, des Staline-crack et colline du crack parisien, de la salle de shoots de la Gare du Nord et de son quartier devenu invivable aux riverains, de l’affaiblissement des capacités cognitives d’une génération intoxiquée (d’où notre 27iéme rang au classement international PISA des performances éducatives), d’une éducation nationale à la dérive, de l’érosion d’une ambition collective, de l’appauvrissement des performances intellectuelles, des faibles performances de notre recherche, de l’émigration croissante de nos concitoyens les plus performants…
Cette situation impose que nos responsables politiques prennent des décisions courageuses et efficaces. Leur courage se limite souvent à celui que leur insufflent leurs électeurs, mais ceux-ci sont largement désinformés par les médias.
Ce document a été élaboré par le bureau du CNPERT, puis amendé et enrichi par les membres de son conseil d’administration. Il résulte d’une longue gestation, ayant été présenté pour la première fois aux membres du CNPERT lors de l’assemblée générale annuelle de 2019, en les priant d’exprimer leurs suggestions.
Cet ensemble de propositions/suggestions sera adressé aux personnes ayant des responsabilités dans le champ législatif ou qui aspirent à en avoir. On voudrait qu’ils y puisent des éléments à inclure dans un plan national d’action contre les drogues et les toxicomanies ; plan aussi nécessaire qu’urgent.
L’accidentalité routière est l’objet d’une attention justifiée des pouvoirs publics ; elle tue chaque année 3.300 des nôtres. Simultanément, du fait de leur caractère licite, tabac et alcool sont responsables, chaque année, de respectivement 75.000 et 41.000 décès. Si les autres drogues venaient à être légalisées, leurs méfaits s’envoleraient vers de semblables chiffres, auxquels il ne faut oublier d’ajouter des handicaps multiples, en particulier des troubles psychiques graves et souvent définitifs. Cela justifie un sursaut des pouvoirs publics pour instaurer une vraie politique de lutte contre les toxicomanies et en faire une priorité nationale.
On déplore que certains addictologues, très médiatisés, transforment l’empathie due à leurs patients en une collusion. Certains se livrent même à un prosélytisme des drogues et facilitent le détournement de certaines d’entre elles (telle la buprénorphine à haut dosage) ; ils contribuent ainsi au recrutement de nouvelles victimes des addictions qu’ils pérennisent et même aggravent. Ils oublient la mission fondamentale qui leur est assignée : Traiter le patient dépendant et l’amener progressivement vers l’abandon de la drogue. Le Ministère de la santé doit se préoccuper de cette situation, en encadrant rigoureusement cette spécialité et en intervenant auprès de ses praticiens pour empêcher toute confusion pernicieuse entre traitement et « deal ». Il doit opérer un contrôle rigoureux des dotations accordées aux multiples dispositifs, dont les objectifs seront affichés, et s’assurer que ses dotations sont en adéquation avec les résultats qu’ils obtiennent et qu’ils doivent communiquer.
Prochain Article : B- Prévenir l’intoxication tabagique des jeunes Français le 19 Juin
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