Sandrine Catalan-Massé en collaboration avec Christophe Ramond (porte-parole de l’association Prévention Routière )

La prise d’alcool est responsable chaque année de 30 % des accidents mortels. Christophe Ramond, directeur des études et recherches, porte-parole de l’association Prévention Routière nous explique tout l’intérêt de contrôler son alcoolémie.
L’alcoolémie, c’est quoi au juste ?
L’alcoolémie est le taux d’alcool contenu dans le sang ou dans l’air expiré. L’alcoolémie peut être vérifiée par les forces de l’ordre en cas de contrôle routier. Le contrôle du taux d’alcool peut aussi être réalisé au sein des entreprises si le règlement intérieur le prévoit. « Certains métiers à risques peuvent se voir imposer effectivement de ne pas être alcoolisés pendant le service, mentionne Christophe Ramond, directeur des études et recherches, porte-parole de l’association Prévention Routière. C’est le cas des conducteurs d’engins, couvreurs, électriciens, etc. La prise en charge de patients dans une structure hospitalière peut aussi nécessiter le contrôle du taux d’alcool« .
Connaitre son seuil d’alcoolémie
La notion d’alcoolémie est apparue en 1970 dans le code de la route. Des seuils d’alcoolémie ont alors été fixés pour indiquer une dangerosité. Il y a deux manières de mesurer son alcoolémie, soit par une prise de sang soit en soufflant dans un dispositif (éthylotest).
« Le seuil d’alcoolémie sera différent selon le dispositif employé mais aussi si l’on est jeune conducteur ou automobiliste expérimenté, précise Christophe Ramond. Pour les jeunes conducteurs en période probatoire ou en apprentissage, le taux d’alcool dans le sang doit être inférieur à 0,2 gramme d’alcool par litre de sang. Il est de 0,1 milligramme par litre d’air expiré. Pour les conducteurs confirmés les seuils sont de 0,5 gramme par litre de sang et de 0,25 milligramme par litre d’air expiré« .
L’éthylotest : un bon réflexe en prévention et en cas de doute
Disponibles dans les supermarchés, pharmacies, bureaux de tabac, les éthylotests existent en deux modèles. Le premier est un éthylotest chimique à usage unique (appelé ballon). L’air de vos poumons est insufflé dans un tube, directement ou par l’intermédiaire d’un ballon que vous gonflez au préalable. Ce tube contient des cristaux (avec ou sans chrome selon les modèles) qui changent de couleur au contact de molécules d’alcool. « Dès que les cristaux blancs deviennent roses, il ne faut plus conduire, recommande l’expert. Il y a aussi des cristaux jaunes qui deviennent verts au contact de l’alcool. Choisissez de préférence des tests certifiés norme NF apposée sur l’emballage« .
Il existe aussi des éthylotests électroniques qui ne sont pas à usage unique (seul l’embout est changé à chaque utilisation). Le principe consiste à souffler dans l’embout de l’appareil. Un message d’alerte apparait sur l’écran si vous êtes positif. Les éthylotests électroniques doivent aussi être certifiés NF ou EN (European Norm).
Attention au verre de trop
Il est facile de dépasser les seuils d’alcoolémie sans s’en rendre compte.
· Chez un homme de moyenne corpulence (70 kilos), un verre d’alcool (25 cl de bière / 12 de vin / Whisky de 4 cl) équivaut à 0,2 gramme par litre de sang. « Ce qui signifie qu’un jeune conducteur peut tutoyer la limite légale en buvant un seul verre d’alcool ! alerte Christophe Ramond. Pour les autres à partir de 2 ou 3 verres il y a une forte suspicion de seuil dépassé« .
Quant aux femmes, de corpulence plus petite, leur organisme serait plus sensible à l’alcoolémie. « A consommation égale une femme a un taux d’alcool qui monte plus haut que celui d’un homme. Dès deux verres consommés, il est préférable d’arrêter », conseille le porte-parole.
On patiente avant de reprendre le volant
Juste après une soirée arrosée entre amis, si vous souhaitez reprendre le volant, il est important de tester votre alcoolémie ou celui de vos invités à l’aide d’un éthylotest. « La montée d’alcoolémie prend entre 30 minutes et une heure, indique le spécialiste. Une fois l’alcool diffusé dans l’organisme, le corps (et notamment le foie) va travailler pour éliminer cet alcool. Cette élimination est assez constante puisqu’elle est en moyenne de l’ordre de 0,15 gramme d’alcool par litre de sang et par heure. Cela signifie qu’il vous faudra entre 1h et 1H30 pour l’éliminer un seul verre d’alcool !« .
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