Par Gael Brulin,  publié le 9 janvier 2023 à 15h00.

Deux verres de vin. Illustration.

Deux verres de vin. Illustration. Pixabay.com

Si les Français boivent bien moins que dans les années 1960, l’Hexagone demeure en tête des pays européens où la consommation d’alcool se veut la plus forte.

Le temps passant, la France se détourne de l’alcool. Entre les années 1960 et l’époque actuelle, cette consommation a en effet été divisée par plus de 2,5. La principale raison de cette baisse semble être une meilleure information délivrée à la population. Auprès de la Dépêche du Midi, le professeur Amine Benyamina, chef du service de psychiatrie et d’addictologie de l’Hôpital Paul Brousse à Villejuif, explique ainsi que “ce recul s’explique par la science, l’éducation, la prévention… On a notamment appris à détecter les liens entre l’alcool et les maladies”.

Moins consommatrice que par le passé, la France reste une grande buveuse

Malgré tout, avec 10,3 litres d’alcool pur consommés par personne et par an, la France trône au sommet des pays de l’OCDE les plus consommateurs. S’appuyant sur les données du Baromètre santé 2017, nos confrères rapportent que 10% des adultes boivent à un rythme journalier.

“L’alcool, notamment le vin, fait partie de la culture”

“L’alcool, notamment le vin, fait partie de la culture”, poursuit le professeur Benyamina. “C’est un produit normalisé. Il existe une confusion entre le plaisir, la convivialité, la bonne chère et la boisson. Son image est positive. Et il y a une porosité des multinationales, y compris étrangères, pour distribuer l’alcool en France”.

Un juste milieu à trouver pour les jeunes ?

Concernant les jeunes, Henri Gomez, psychiatre addictologue à Toulouse, indique qu’“il y a ceux qui ne boivent presque pas et ceux qui boivent trop”. Et le précédent spécialiste de souligner que “certains jeunes consomment de l’alcool dans un cocktail, avec d’autres drogues, comme du tabac, du cannabis ou des psychostimulants”. Le docteur Gomez rappelle les nombreux méfaits de la consommation d’alcool : “Il y a tout d’abord les conséquences somatiques, les problèmes de santé physique. Maladies cardiovasculaires, hypertension, cirrhose, AVC… L’alcool est responsable directement d’une soixantaine de maladies, dont une grande partie des cancers”. La santé psychiatrique peut également être impactée, avec des manifestations comme “des troubles de l’humeur, [de] l’anxiété ou la dépression”.

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