Une étude sur la consommation de produits stupéfiants chez les jeunes réveille les ardeurs des promoteurs de la légalisation du cannabis. Un combat qui se situe principalement chez les forces de gauche et d’extrême gauche, avec en tête d’affiche des personnalités telles que Benoît Hamon et Éric Cocquerel.

Publié ce jeudi par l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies, en collaboration avec l’Union européenne, le rapport établit un constat alarmant pour la population française des 15-16 ans. Il relève une augmentation de 50 % de fumeurs entre 1995 et 2019.
De fait, 16 % des jeunes de cet âge disent avoir consommé du cannabis au moins une fois dans leur vie, contre 11 % en 1995. Au niveau de l’usage fréquent (une fois par mois), les jeunes Français culminent à la deuxième place avec un niveau quasiment deux fois supérieur à la moyenne européenne (12 % vs 7 %).

La stratégie prohibitionniste française de la lutte contre la consommation de stupéfiants se retrouve donc sous le feu des critiques. C’est l’occasion pour une partie de la gauche et de certains maires de droite de remettre sur la table la question de la légalisation du cannabis récréatif. À ce titre, Boris Ravignon, maire LR de Charleville-Mézières, se positionne en faveur de « la légalisation de la consommation récréative de cannabis ». En Bretagne, Laurent Loas, maire de la commune morbihanaise de Ploemeur, juge que « la politique répressive n’a plus aucune efficacité », dans les colonnes de Libération. Chez les écologistes, même refrain. Julien Bayou, candidat EELV aux élections régionales, milite pour « une question de santé publique »« Il faut avancer sur le cannabis thérapeutique et même expérimenter la légalisation du cannabis », martèle-t-il sur le plateau de BFM Paris, en septembre dernier.

Les arguments n’en restent pas moins bancals. Tout d’abord, il faudrait légaliser car la répression montre beaucoup de failles. Sophisme pur, car cela fonctionne de la même manière pour la cocaïne, les champignons hallucinogènes ou le LSD, et pourtant il n’est pas question de légaliser les drogues dites dures. Aussi, demain, devra-t-on légaliser le vol de vélo, puisque la police a tant de mal à l’endiguer ? L’autre argument tout aussi pernicieux est de faire la comparaison avec l’alcool. Tout le monde s’accorde pour dire que sa consommation outrancière est mauvaise pour la santé et développe de nombreux cancers. Mais le mettre sur le même pied d’égalité que le cannabis est un mensonge. L’effet recherché par la consommation occasionnelle de cannabis n’a rien à voir avec celui engendré par l’absorption d’un verre de vin à table ! Et ce qui diffère est bien évidemment l’effet recherché.

Plusieurs sont déjà tombés dans le panneau. Jean-Michel Aphatie, dont l’honnêteté n’a d’égale que sa profondeur d’esprit, se moque des opposants à la légalisation du cannabis : « La drogue est un poison qu’il faut combattre, écrivent ces élus Les Républicains opposés à la légalisation du cannabis. Les apéritifs, les digestifs, les vins rouges, blancs, rosés, sont aussi des poisons, de nombreux cancers en témoignent. Quand est-ce qu’on les interdit ? »

De plus, comme chacun sait, une “avancée sociale” en entraîne toujours une autre. À partir de la légalisation du cannabis thérapeutique, la gauche et les écolos demandent la légalisation du cannabis récréatif… Pour la prochaine étape, pourquoi pas les champignons hallucinogènes, comme dans certains États nord-américains ? Parler de “question de santé publique” quand on milite pour la légalisation du cannabis, c’est comme parler d’“ordre public” tout en voulant désarmer les policiers municipaux.

Source : Valeurs actuelles