Ci dessous , la traduction de ce texte

Publié en 2015 par le Centre Européen de Traitement des Données de Consommation de Drogues et Dépendance


Traduction de Background


Contexte 
L’analyse des données recueillies pour l’ensemble des populations de l’UE montrent que :

a) le cannabis y est la drogue la plus consommée : 14,6 millions d’européens de 15-34 ans dont 8,8 millions de 125-24 ans ;

b) 1% des adultes en consomme quotidiennement ;

c) le cannabis est la drogue la plus fréquemment à l’origine de demande de traitement pour dépendance (addiction).

Traduction de The European smoking pattern


Consommation du cannabis : un mode propre à Europe
Alors qu’en dehors de l’Europe le cannabis « pur », sans substance ajoutée, est le mode courant de consommation, le consommateur européen fume un mélange de cannabis (sous forme de plante ou de résine) et de tabac, ce dernier facilitant la combustion,

Ce fait semble ignoré des épidémiologistes, chercheurs et autres professionnels du traitement des données en Europe puisque la grande majorité de leurs questionnaires de surveillance de consommation portent sur la prise de cannabis ou sur celle de tabac et non sur leur usage mixte.

Les données européennes recensant leur usage associé sont donc très limitées et par conséquent leur valeur informative n’est pas significative.

Traduction de Implications for research and interventions


Implications pour la recherche et ses applications pratiques
Négliger le co-usage cannabis-tabac n’est pas sans conséquences en termes de recherche. En Pharmaco-toxicologie par exemple, l’étude des interactions entre médicaments pris simultanément permet d’identifier par quels mécanismes les propriétés de l’un (activité, toxicité…) peuvent être modifiées par le co-usage de l’autre et d’en tirer les conséquences en thérapeutique.

On dispose bien de quelques études récentes sur la nicotine montrant que le système endocannabinoïde intervient dans l’activation des circuits de récompense, renforcement et motivation, mais en ne prenant pas en compte le mode européen de fumer, les questionnaires d’évaluation ne recueillent pas les données nécessaires pour analyser le rôle de la nicotine dans l’induction et le développement d’une dépendance au cannabis.

La pertinence de l’utilisation de tests psychométriques pour l’évaluation de la dépendance au cannabis chez le fumeur européen pose donc question puisqu’il n’est pas tenu compte de l’effet propre à la nicotine.

Lequel s’ajoute à celui du cannabis (synergie additive ?, potentialisation ?…).
En pratique, la présence de tabac dans l’évolution de la dépendance au cannabis n’est pas prise en compte par les outils d’évaluation européens.
Et même il est clair que tout comportement de dépendance est multifactoriel, y compris dans le cas du cannabis, en pratique il n’est pas d’usage en Europe de conseiller à ses consommateurs d’utiliser des substituts de la nicotine ou de la supprimer.


Conclusion
Les protocoles de surveillance et de dépistage de la dépendance au cannabis doivent être rectifiés en tenant compte de l’association cannabis-nicotine afin de recueillir des données pertinentes pour des applications efficaces chez les consommateurs européens.

Source