Légaliser, une vraie mauvaise idée

Emblématique du narratif qu’on veut nous faire avaler, l’enquête (excellente) publiée le 20 octobre 2021, par l’hebdomadaire allemand Der Spiegel.

Pervers, après avoir dressé un tableau effroyable sur comment les Pays-Bas et la Belgique se découvrent en « narco-Etat », Spiegel conclut par une défense de la « légalisation » de la production aussi bien que de la consommation de drogue !

De prime abord, l’argument semble recevable car sur le papier, la logique semble implacable. Aux Pays-Bas, pays pionnier, posséder, consommer et vendre jusqu’à cinq grammes de cannabis, est toléré depuis 1976 dans 1700 coffee shops

Erreur fatale ! Écrit Spiegel. Cette consommation a rapporté beaucoup d’argent au patrons de ces derniers. Et ils ont investi sans compter dans des trafics de drogues bien plus dures (cocaïne, héroïne, LSD, drogues synthétiques, etc.) aux profits encore plus hallucinants.

Le parcours de Ridouan Taghi, parrain d’un des plus grands cartels de la cocaïne d’Europe, aujourd’hui en prison à Amsterdam « raconte de façon paroxystique l’itinéraire de ces jeunes Néerlandais et Belges, fils ou petits-fils d’immigrés marocains, dont le pays d’origine a donné son nom à la Mocro Maffia (…) »précise Le Monde.

Taghi, il y a vingt ans, animait un gang de rue à Utrecht. « Des garçons issus de quartiers défavorisés qui aiment le foot, le kickboxing et l’argent facile, notamment celui tiré du business du cannabis (…) A l’ombre des coffee shops et du commerce légal du cannabis, nombreux sont les jeunes qui, à travers le pays, s’enrichissent de la sorte.

Des profits flambés en grosses voitures, montres ou vêtements de luxe, mais aussi réinvestis dans le trafic de cocaïne, un marché où les bénéfices sont bien plus attrayants. Certains commencent par jouer les hommes de main pour des réseaux déjà en place – notamment afin de sortir le produit dissimulé dans les conteneurs de fret arrivant à Hambourg, Rotterdam ou Anvers –, puis finissent par s’émanciper ».

La morale de l’histoire ? Selon le narratif qui gagne l’opinion publique, dépénaliser (autoriser la consommation) ne fera que reproduire le désastre hollandais ; seule une légalisation complète et une prise en main totale par l’État aussi bien de la production que de la consommation du cannabis, dans un premier temps « à usage thérapeutique » et ensuite « à usage récréatif » peut « protéger » nos jeunes et faire reculer le marché noir et la mafia ! CQFD.

Source : Karel Vereycken